Tueurs du Brabant : « L’intérêt maintenant est de savoir le ‘qui’ et le ‘pourquoi' »

(Belga) « L’affaire (des tueries du Brabant) rebondit à la veille de la prescription, l’intérêt est maintenant de savoir qui a commis ces tueries, mais également pourquoi », estime Michaël Dantinne, chargé de cours en criminologie à l’Université de Liège. Il estime qu’au vu de l’ancienneté des faits, « les indemnisations seront très légères et que ça ne changera plus les institutions » judiciaire et policière, « mais on vit à une époque où de tels faits ne peuvent pas rester inexpliqués. »

Pour Michaël Dantinne, nous vivons à une époque où la justice veut, au minimum, savoir qui a commis un crime à défaut de savoir pourquoi. A fortiori dans une « affaire grave qui a entraîné une certaine psychose à l’époque et qui a secoué l’opinion publique. » Vendredi la justice annonçait la mise sous mandat d’arrêt d’un homme dans le cadre de l’enquête sur les Tueurs du Brabant. Mais Michaël Dantinne tempère cette nouvelle. « Il y a toujours la présomption d’innocence. Et dans cette affaire, ce n’est pas la première fois qu’on pense trouver une nouvelle piste. Pourtant jusqu’à présent ça n’a jamais abouti. » Le mystère entourant les « tueurs du Brabant » a également conduit aux hypothèses les plus folles concernant le mobile. « Le nombre de victimes et la répétition des actes, dans un climat où on a également affaire à la bande à Haemers ou encore l’enlèvement de VDB, ont nourri les fantasmes. Et au moins la justice trouve les coupables, au plus on peut penser qu’il y a quelque chose qui est caché au grand public. » Pour le professeur en criminologie, ces fantasmes resteront ancrés chez certaines personnes qui se seront forgé une conviction. « C’est aussi une affaire mythique et marquante pour toute une génération par le mystère engendré », explique-t-il. « Si un jour une vérité juridique est établie, cela n’empêchera pas les gens de douter de la réalité. » L’affaire des Tueurs du Brabant est une affaire d’envergure qui a mobilisé et mobilise encore d’énormes moyens depuis près de 30 ans. Pour Michaël Dantinne, c’est aussi pour la justice une façon de montrer qu’elle ne laisse pas tomber. En revanche, il estime que même si l’affaire devait être élucidée, ces tueries ne modifieront plus les institutions comme la Justice ou la Police. « Elles ont déjà été modifiées, à cause des tueries du Brabant, entre autres, mais aussi à cause du drame du Heysel et de l’affaire Dutroux. » (Belga)

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