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Les cellules embryonnaires du sein identifiées pour la première fois

Des chercheurs dirigés par le professeur de l’ULB Cédric Blanpain ont identifié pour la première fois les mécanismes responsables du développement de la glande mammaire, le tissu qui produit le lait. Le fruit de leur travail a été publié dans la revue Nature Cell Biology. Cette découverte pourra permettre la compréhension d’autres organes tels que la prostate. Les mécanismes en question ont également des implications dans le développement du cancer du sein.

Deux types de cellules composent la glande mammaire: les cellules basales (qui permettent la circulation du lait jusqu’au mamelon), qui entourent les cellules luminales (qui produisent le lait). Au cours de la puberté, la glande mammaire se développe. Lors de cette expansion, différents types de cellules souches unipotentes (soit des cellules qui ne peuvent produire qu’un seul type cellulaire) endossent le rôle de maintenance des cellules basales et luminales.

Les mécanismes responsables du développement initial de la glande mammaire restaient par contre encore un mystère. L’équipe du professeur Blanpain a pu les identifier et démontrer qu’au cours de sa morphogenèse (développement des organes au cours de la vie embryonnaire, ndlr), la glande mammaire se développe à partir de progéniteurs (cellules qui assurent le développement) multipotents (capables de donner plusieurs types cellulaires). Ceux-ci donnent naissance « au cours du développement embryonnaire à des cellules souches unipotentes qui seront responsables de la croissance postnatale de la glande mammaire ».

Les scientifiques avaient précédemment découvert que, chez les patientes atteintes de cancer du sein, un des gènes les plus fréquemment mutés « réactive un programme de différenciation multipotent au sein des celulles souches unipotentes adultes de la glande mammaire ». Cette fois, les chercheurs ont remarqué que les progéniteurs embryonnaires de la glande mammaire expriment les mêmes gènes que lors de cette réactivation de la multipotence dans les cas de cancer du sein.

« Il était vraiment intéressant de voir que de nombreux gènes exprimés spécifiquement par les progéniteurs embryonnaires de la glande mammaire sont exprimés dans des cancers du sein humains agressifs de mauvais pronostics », commente Cédric Blanpain. Cela suggère « que la réactivation d’un programme moléculaire caractéristique des progéniteurs embryonnaires des glandes mammaires est important pour la formation des cancers du sein. » Ces découvertes auront aussi leur importance dans la compréhension du développement d’autres organes et tissus glandulaires, comme la prostate, souligne l’Université libre de Bruxelles. L’étude a été réalisée en collaboration avec le groupe de Thierry Voet de la KUL.

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