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Des astronautes rentrent d’un faux voyage sur Mars

Six astronautes simulaient depuis près d’un an et demi un voyage sur Mars pour étudier notamment les effets de l’isolement sur les hommes. Leur « retour » sur Terre est prévu vendredi.

Mars est accessible. Six astronautes russes, européens et chinois, qui simulaient depuis près d’un an et demi un voyage sur Mars, enfermés dans une réplique de vaisseau spatial près de Moscou, « retournent » enfin sur Terre vendredi.

Débutée le 3 juin 2010 à l’Institut russe des problèmes médicaux-biologiques (IMBP) dans la périphérie de Moscou, l’expérience aura duré 520 jours.

Le temps de simuler près de 250 jours de voyage aller – le temps nécessaire pour rejoindre Mars – un mois d’expérience en février sur la Planète rouge, et le voyage de retour vers la Terre. Leur sortie est prévue vendredi vers 10h.

« Ils ont fait quelque chose de très grand »
Les six volontaires – le Français Romain Charles et l’Italo-Colombien Diego Urbina, les Russes Soukhrob Kamolov, Alexeï Sitev et Alexandre Smoleevski, ainsi que le Chinois Wang Yue – seront ensuite placés en quarantaine pendant quatre jours pour effectuer des examens médicaux, avant de donner le 8 novembre à 8h une conférence de presse.

Selon Mark Belakovski, vice-directeur du projet Mars-500, cette quarantaine est nécessaire, les astronautes risquant d’être plus vulnérables aux maladies après une si longue période d’isolement.

Jusqu’au 4 décembre, les six hommes, âgés de 27 à 38 ans – trois ingénieurs, un médecin, un chirurgien et un physicien -, vont d’ailleurs devoir se rendre régulièrement à l’IMBP afin d’effecteur des contrôles médicaux, a-t-il ajouté.

Et à quelques jours du grand retour, Mark Belakovski estime qu’ils « sont d’une humeur très positive », avant d’ajouter « ils savent qu’ils ont fait quelque chose de très grand ».

Psychologiquement possible Durant leur voyage simulé, les six hommes ont vécu isolés du reste du monde dans des conditions très proches de celles d’un vol vers la planète Rouge.

Le but de la mission était en effet d’étudier les effets sur les hommes de l’isolement, de l’absence de lumière du jour et d’air frais, ainsi que la restriction des contacts humains à subir par les astronautes qui iront un jour sur Mars, même si aucune expédition vers cette planète n’est prévue avant 20 ou 30 ans.

Et « oui, l’équipage peut survivre à l’inévitable isolation qu’impose un voyage aller-retour vers Mars », a conclu Patrick Sundblad, du département des sciences de la vie à l’Agence spatiale européenne (ESA), coorganisatrice de l’expérience, dans un communiqué disponible sur leur site internet. « Psychologiquement, nous pouvons le faire » a-t-il enchéri.

Selon Mark Belakovski, les astronautes « se sont comportés très dignement » durant le voyage, ajoutant que « rester 520 jours avec des gens issus de différents groupes, ayant différentes nationalités, différentes mentalités, n’est pas simple du tout », d’autant plus dans un lieu confiné.

Une salle de sport et un sauna pour loisir

Les six « cobayes » ont eu des journées organisées en trois tranches de huit heures: un tiers pour le travail et les expériences scientifiques, un autre tiers pour les loisirs dans le module de stockage – dont un compartiment est équipé d’une petite salle de sport et d’un sauna -, et le dernier pour le sommeil.

La communication des membres de l’équipage avec les équipes techniques et leur famille s’est faite essentiellement par courriel, avec une réception retardée de 40 minutes pour simuler la distance.

En février, trois d’entre eux se sont séparés du groupe pour effectuer des sorties sur une simulation de sol martien.

Mais malgré cet isolement de longue durée, Mark Belakovski estime qu’il ne sera pas difficile pour l’équipage de se réadapter « car des psychologues ont travaillé avec eux de manière intensive ».

LeVif.be avec L’express.fr

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