© REUTERS/NASA

Découvrir une vie extra-terrestre ? Plus qu’une question de temps

Stagiaire Le Vif

« Nous ne serons bientôt plus seuls dans l’univers ». Cette phrase intrigue et passionne les scientifiques des quatre coins du monde depuis des dizaines d’années. Mais des observations récentes de la NASA pourraient donner un fameux coup d’accélérateur à ce sujet qui inspire les réalisateurs de science-fiction depuis toujours.

L’agence spatiale américaine se donne en effet vingt ans pour trouver de la vie extra-terrestre. Selon elle, le lieu capable de contenir cette vie, c’est Europa, une lune de la planète Jupiter. Selon l’astronome américain de la NASA Kevin Hand, la vie extra-terrestre pourrait y être trouvée, car elle est tout à fait capable d’héberger une vie intelligente dans ses océans souterrains. Quoi qu’il en soit, précisait-il, une zone habitable autour d’une étoile peut héberger de l’eau liquide et si elle n’est ni trop chaude, ni trop froide, elle est susceptible d’abriter une forme intelligente de vie.

Devant un parterre de scientifiques réunis en Afrique du Sud, l’astronome a affirmé que « pour la première fois dans l’histoire, nous avons les outils et la technologie pour effectuer cette expérience et atteindre ces endroits ». Europa est recouverte d’une épaisse couche de glace, mais sa surface lisse a conduit les scientifiques à croire qu’un océan existait bien, mais en dessous de cette « banquise ». Ce qui veut dire qu’il pourrait potentiellement contenir une vie extra-terrestre ; des organismes, tels des microbes ou des formes potentiellement plus complexes, qui profitent de « cheminées » d’eau géothermique chauffée. À partir de là, une possibilité de vie intelligente extra-terrestre existerait.

Pas seuls dans l’Univers

Kevin Hand est persuadé que les avancées technologiques actuelles permettront une exploration d’Europa. Mais le problème, estime-t-il, est de les amener aussi loin. Cependant, le chercheur reste optimiste : « Je crois que, dans les 20 prochaines années, nous réaliserons que nous ne sommes pas seuls dans l’Univers ».

Une autre affirmation de la Nasa semble aller dans le même sens : lors d’une conférence publique à Washington, lundi, des chercheurs de l’agence spatiale américaine déclaraient qu’il y a cent millions de lieux susceptibles d’abriter de la vie extraterrestre dans notre galaxie.

« Je dirais que la majorité de mes collègues estime qu’il est improbable que, compte tenu de l’immensité de l’Univers, nous y soyons seuls », y a affirmé Charles Bolden, ancien astronaute et actuel administrateur de la Nasa.

La Nasa prévoit une mission vers Europa en 2022, et espère débuter les recherches pour y trouver des traces de vie en 2040. Parallèlement, les observations des planètes extérieures à notre système solaire vont se poursuivre. Après le lancement de Hubble, de Spitzer et de Kepler, l’agence spatiale devrait envoyer deux nouveaux télescopes en 2017 et 2018.

Une étape, rien de plus ?

Voici trois mois, la NASA annonçait avoir découvert, dans la constellation du Cygne, une « planète habitable », du nom de Kepler 186f. Celle-ci serait une « soeur jumelle de la Terre ». On parlait alors de « la possible existence d’eau liquide sur Kepler 186f ».

Du coup, cette exoplanète est passée directement du statut de planète habitable à celui de planète habitée. « Attention cependant à ne pas aller trop vite en besogne. Les caractéristiques de la Terre ne se limitent pas à une quantité d’eau liquide, c’est une planète dotée d’un énorme satellite, la Lune, d’une tectonique des plaques, d’un champ magnétique puissant, d’une atmosphère, etc. Personne ne sait laquelle, lesquelles, de ces caractéristiques, a permis à la vie d’émerger sur Terre, personne ne sait si l’apparition de la vie est un phénomène automatique ou bien très rare », expliquait Serge Brunier, spécialiste français de l’astronomie.

« La Terre est donc à ce jour la seule planète connue dans l’Univers à être non seulement habitable, mais aussi habitée. Combien de planètes dans la Galaxie possèdent ces caractéristiques très particulières ? Nous ne le savons pas, mais il est clair qu’il n’existe pas des dizaines de milliards de soeurs jumelles de la Terre dans la Voie lactée… Est-ce que ces caractéristiques particulières sont nécessaires à l’apparition de la vie ? Nous ne le savons pas non plus. Est-ce que la vie apparaît spontanément lorsque les conditions sont favorables ? Même réponse », ajoutait-il.

Il reste donc encore un grand nombre d’inconnues à éclaircir. Les décennies qui viennent pour l’exoplanétologie seront décisives. Ces planètes « habitables » seront régulièrement découvertes, mais nos technologies, bien que de plus en plus perfectionnées, permettront-elles un jour de connaître une réelle avancée significative ?

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