Samuel Bellamy © Wikipedia

A-t-on retrouvé « Black Sam », le pirate le plus riche de l’histoire ?

Muriel Lefevre

Il y 300 ans, Samuel Bellamy disparaissait dans les eaux tumultueuses de l’océan Atlantique. « Black Sam », comme on le surnommait alors, est le plus riche pirate de l’histoire. Des chercheurs ont peut-être retrouvé ses restes dans une épave au large des côtes du Massachusetts.

Après des décennies de recherche, on vient peut-être de trouver la tombe de Samuel Bellamy. Les archéologues sous-marins travaillant pour le compte du Whydah Pirate Museum, situé à Yarmouth (Massachusetts, États-Unis) ont en effet annoncé, la semaine dernière, qu’il avait retrouvé des ossements pouvant appartenir au capitaine. Ceux-ci ont été retrouvés non loin d’un pistolet que le fameux pirate ne quittait jamais selon la légende. Des analyses sont en cours pour confirmer la chose. Si celles-ci confirment qu’il s’agit bien du fameux Black Sam, cela mettrait fin à un mystère vieux de près de 300 ans.

Si on le surnommait Black Sam ce n’était pas à cause de son âme noircie par les crimes, mais pour sa perruque ébène qui était contraire aux usages de l’époque qui préconisait le blanc. À l’opposé d’un barbare sanguinaire, l’homme avait plus l’aura d’un Robin des bois des mers qui volait aux riches, sans violence si possible. C’était, selon Forbes, le plus riche pirate de l’histoire puisqu’on estime que sa fortune s’élevait à 118 millions d’euros. La légende va encore se nourrir du fait que peu de temps après avoir récupéré son plus gros butin, le Whydah, le bateau du capitaine va être pris, en 1717, dans une terrible tempête et sombrer. Selon légende, il y avait un fabuleux trésor de plusieurs tonnes d’or et d’argent à son bord.

Lieux du naufrage du Whydah
Lieux du naufrage du Whydah © Wikipedia

Un pirate gentleman

Si la figure de Bellamy continue de fasciner à travers les siècles, ce n’est pas seulement pour son fabuleux et mystérieux trésor. Le personnage a tout pour passionner les foules. Il s’engage adolescent dans la marine britannique avant de reprendre sa liberté et de partir à l’aventure vers la Floride. Cet Anglais né en 1689 dans le Devonshire est aussi un gentleman qui aime arborer des tenues flamboyantes. S’il est venu à la piraterie, c’est un peu par hasard puisque sa première idée était de partir à la recherche des fameux onze bateaux espagnols remplis d’or et d’argent qui avaient sombré en mer en 1715. Il ne rêve que de revenir paré de ses trésors pour pouvoir s’installer avec son grand amour, Maria Hallett. La chasse au trésor tourne pourtant court, et il va dès lors chercher d’autres moyens de faire fortune. Il rejoint l’équipe du pirate Benjamin Hornigold, un ancien officier de la marine britannique. Ce dernier interdisait à son équipe de s’en prendre à des bateaux britanniques par respect pour son ancienne patrie. Un patriotisme qui va donner lieu à une mutinerie qui place Bellamy à la tête du bateau. Il va rapidement faire l’unanimité puisqu’il avait le bon goût de répartir honnêtement le butin. Il se fait aussi un point d’honneur de ne pas faire de ses assauts des boucheries.

Sa flotte se compose de deux bateaux: un grand bateau à plusieurs mats, le Sultana, et un plus petit, mais plus maniable, le Marianne. En jouant judicieusement des deux, il arrive à coincer de nombreux bateaux. En 1 an, il va capturer pas moins de 54 bateaux entre le nord des États-Unis et les Caraïbes. En février 1717, il aperçoit le Whydah au large des côtes cubaines. C’est un bateau qui transporte des esclaves. Après une course poursuite de trois jours, celui se rend. Bellamy prend alors possession du bateau et du butin (des montagnes d’ivoire, mais aussi de l’or et de l’argent). Bon prince, il laissera néanmoins le Sultana en échange.

Il est alors suffisamment riche que pour retourner vers sa promise. Hélas, le destin va en décider autrement. Le 26 avril 1717, son bateau se retrouve coincé dans une terrible tempête. Seule la poupe sera retrouvée sur un banc de sable. Plus aucune trace du reste de la flotte. Des 148 membres d’équipage, seuls neuf survivront. Six seront arrêtés et pendus à Boston.

La légende du fabuleux trésor

C’est à ce moment que commence vraiment la légende, puisque les survivants ont eu le temps de raconter le fabuleux trésor qui se cachait dans les cales du bateau. Selon eux, il y aurait plus de 5 tonnes d’or, d’argent, d’ivoire et de bijoux. Ils ne seront pourtant jamais vraiment pris au sérieux.

Ce n’est qu’en 1984, lorsqu’une expédition menée par l’explorateur sous-marin américain Barry Clifford retrouve l’épave que les chasseurs de trésors comprennent qu’il ne s’agissait pas seulement d’une histoire de pirate. On remontera au compte-goutte plus de 200 000 objets variés qui furent exposés dans un musée dédié au navire. Ce n’est qu’au début des années 2000 que l’on va retrouver le véritable trésor qui se constituait de 12 000 pièces d’or, estimées à plus de 10 000 € chacune. Mais ce ne serait là qu’une partie puisqu’on sait que le pirate avait capturé deux navires avant le naufrage qui lui avaient rapporté environ 400 000 pièces d’or. Autant dire que les chercheurs n’ont pas fini de chercher.

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