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Les Millennials, une génération de vieux avant l’âge ?

Le Vif

Les Millennials, ou génération Y, ne boivent plus, ne sortent plus, passe énormément de temps à pianoter sur leur smartphone et sont paresseux au travail. Seraient-ils vieux avant l’âge ?

La génération des Millennials regroupe les jeunes nés entre 1980 et 2000. Ils ont donc aujourd’hui entre 16 et 35 ans environ. Les études à leur sujet s’enchaînent et dépeignent le portrait pessimiste d’une génération désabusée qui aurait vieilli avant l’âge.

Pour cette génération numérique hyper connectée, sortir et faire la fête ne serait plus très tendance, selon la RTBF qui se rapporte à une étude américaine. La soirée idéale consisterait à s’affaler dans son divan à la maison à ne rien faire.

Trois facteurs expliqueraient ce manque d’entrain des jeunes à sortir de chez eux, selon les résultats d’une enquête de TNS-Sofres.

Tout d’abord, les jeunes manquent de moyens. Aujourd’hui, sortir coûte cher. Que ce soit au restaurant, au cinéma ou simplement en boîte de nuit, sortir est devenu un luxe que certains jeunes ne peuvent plus se permettre.

La sécurité les inquiète également. Ils n’ont plus envie de prendre le risque de sortir et de se retrouver imbibés dans un lieu public ou sur la route. Ils attachent également énormément d’importance à leur image (numérique) et être saoul, c’est prendre le risque que leur réseau soit témoin de photos compromettantes.

Une enquête réalisée par Heineken dans cinq pays révèle d’ailleurs qu’ils sont 75 % à contrôler leur consommation d’alcool la plupart du temps. Ils sont 59 % à admettre être prudents lorsqu’ils boivent parce qu’ils veulent rester « maîtres de leur image ». Un sondé sur trois admet avoir déjà été « humilié » en apparaissant saoul sur un réseau social.

Enfin, la fatigue termine de clouer les jeunes à leur sofa, surtout ceux qui vivent dans les grandes villes, bruyantes, polluées et surpeuplées. Ils sont bombardés d’informations en continu et d’alertes de leur smartphone. Ils sont également stressés à l’idée de ne pas avoir de réseau ou de batterie, affirme Rudy Léonet sur La Première. Selon une étude mondiale de TNS-sofres, ils passent d’ailleurs un jour par semaine sur leur smartphone (un peu plus de 23 heures). La soirée idéale se passerait donc à buller à la maison, le smartphone vissé dans la main.

Et c’est encore pire pour la génération suivante, surnommée génération K en référence à Katniss Everdeen, l’héroïne des Hunger Games. C’est une génération désenchantée, méfiante et rebelle qui a grandi dans le contexte post-11 septembre, avec la montée de l’extrémisme religieux, un taux de chômage sans précédent, une crise économique dévastatrice et avec pour horizon le changement climatique.

Selon eux, les dés sont pipés. Cette jeunesse ne croit plus au principe de méritocratie. Un idéal lointain qui a été balayé par des critères physiques et sociaux. Selon eux, c’est leur couleur de peau, leur sexe ou encore le milieu social de leurs parents qui détermineront leur avenir socio-professionnel. Mais ils sont cependant prêts à se battre pour changer les choses.

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