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Les diplômés vivent jusqu’à 25 ans de plus en bonne santé

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Les Belges diplômés vivent entre trois et cinq ans de plus que les personnes peu qualifiées. En outre, ils restent en bonne santé entre dix-huit et vingt-cinq ans de plus que leurs compatriotes non diplômés.

Une femme peu qualifiée âgée de 25 ans ne resterait donc en bonne santé que jusqu’à 49 ans, alors qu’une femme du même âge diplômée de l’enseignement supérieur peut espérer garder la forme jusqu’à 74 ans. Du côté des hommes, l’écart se réduit légèrement : un homme non diplômé âgé de 25 ans aujourd’hui vivrait en bonne santé jusqu’à 53 ans alors que son congénère du même âge diplômé profiterait d’une bonne santé jusqu’à 71 ans.

C’est l’une des conclusions peu réjouissantes du premier Livre vert sur l’accessibilité des soins de santé en Belgique, un ouvrage réalisé par l’Institut national d’assurance maladie invalidité (INAMI) et Médecins du monde.

« Nous pensons que notre système de santé est l’un des meilleurs du monde, mais rien n’est moins vrai » explique Stéphane Heymans, coordinateur des projets belges de Médecins du monde. Selon lui, le système belge exclut les plus faibles : « Les SDF, les toxicomanes, les minorités ethniques, les mères isolées… Ils accèdent très difficilement à l’aide médicale. Ils vont moins souvent chez le généraliste, sont plus souvent malades et reportent les soins. Avec toutes les conséquences que cela représente ».

Pour Heymans, cette réalité est principalement due la crise économique qui accroît la précarité de beaucoup de gens même si ce n’est pas la seule explication qu’il avance. Il note également un effritement de la solidarité dans le monde médical et l’opinion publique.

Enfin, il dénonce l’effarante complexité du système belge, très difficile à comprendre pour les personnes qui ne connaissent pas le système de santé. « Question complexité, nous sommes certainement les champions. Les personnes sans papiers doivent montrer les mêmes documents que le « Belge moyen ». Ces gens ne comprennent pas ce système. En France et en Italie, il y a un système spécial pour les sans-papiers. Il faudrait l’introduire ici aussi.

Jan De Maeseneer, professeur en médecine générale à l’Université de Gand et médecin généraliste, plaide quant à lui pour la suppression du ticket modérateur afin que l’accès au généraliste soit gratuit.

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