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La fatigue printanière : mythe ou réalité ?

Le fait que l’hiver puisse avoir une influence sur notre humeur semble évident. Mais l’arrivée du printemps peut-elle également affecter notre niveau d’énergie ? Ou la fatigue printanière n’est-elle qu’une invention de l’industrie pharmaceutique ?

Le printemps est arrivé, les jours sont plus longs et cela donne un petit coup de boost à notre humeur. Ou est-ce l’inverse ? Cela vous surprendra peut-être, mais certaines personnes ne se sentent pas forcément mieux à l’éclosion des premières jonquilles. Des études montrent même que le taux de suicide augmente légèrement au printemps. T.S Eliot n’avait pas écrit pour rien « April is the cruelest month » (« Avril est le mois le plus cruel ») dans The Waste Land.

Les influences saisonnières peuvent être associées à un certain nombre de symptômes, tels que la fatigue, la mauvaise humeur, l’insomnie et la dépression. Les personnes les plus sensibles d’entre nous sont plus susceptibles de vivre cette expérience. Les Américains parlent de trouble affectif saisonnier ou TAS (en anglais, Seasonal Affective Disorder ou SAD). L’exemple le plus connu est bien sûr la dépression hivernale, mais environ 1 personne sur 10 souffrant de TAS ressent ses symptômes au début du printemps. Des études indiquent que des changements internes et externes peuvent en effet être des causes possibles de troubles affectifs saisonniers. Notre corps vit chaque changement, interne comme externe, comme un facteur de stress. Ainsi, le changement des saisons affecte l’équilibre homéostatique du corps (par exemple la température idéale du corps, le juste niveau de sucre, une bonne circulation et le tonus musculaire). Le fait que les jours rallongent au printemps et qu’il y ait plus de lumière du jour signifie davantage de temps pour pratiquer une activité physique et une consommation accrue de l’énergie. Notre corps doit donc travailler plus durement ce qui fragilise nos défenses.

Hormones

u003cemu003eu0022Notre corps vit chaque changement, aussi bien interne qu’externe, comme un facteur de stressu0022u003c/emu003e

Pendant l’hiver, il y a un changement au niveau de notre taux d’hormones. À cause des journées plus courtes, notre corps présente une carence en sérotonine, l’hormone du bonheur. Mais aussi un faible niveau de dopamine en raison d’une activité physique insuffisante. La mélatonine, l’hormone du sommeil, suit la même tendance, du coup vous vous sentez sans doute plus souvent fatigués durant l’hiver. Avec l’arrivée du printemps, le rôle des hormones est une fois de plus inversé, et le corps doit s’adapter à nouveau. En réaction, la fatigue et d’autres symptômes apparaissent.

Le corps, au printemps, doit également faire face à une alternance de périodes froides et chaudes d’un jour à l’autre, ce qui peut affecter la pression artérielle et donc les niveaux d’énergie. Ceux qui ont une pression artérielle instable ou faible seront plus sensibles à la fatigue printanière.

Ce qui joue aussi un rôle, c’est la carence accumulée de vitamine D (manque de soleil) et de vitamine C (manque de fruits et légumes frais). Si vous n’avez pas consommé suffisamment de fruits et légumes et de poissons gras durant l’hiver (ou éventuellement pas pris de compléments alimentaires vitaminés), il se peut que vous en ressentiez aujourd’hui les conséquences.

Allergies

Des études démontrent également que la fatigue printanière peut être liée à l’apparition de la saison des allergies, surtout chez les personnes qui souffrent déjà de dépression ou d’un trouble bipolaire. Mais ce n’est pas uniquement à cause du nez bouché et des yeux larmoyants. Une crise d’allergie libère en effet les cytokines, des substances qui provoquent des inflammations dans le corps et qui sont responsables d’un « comportement de malade », comme le fait d’être somnolent, la perte d’appétit ou encore la diminution de la libido. Dans l’ensemble, les symptômes sont fort semblables à ceux d’une dépression.

La bonne nouvelle, c’est que la fatigue printanière disparaît rapidement. Au même titre que la dépression hivernale, ce n’est pas une maladie, mais un symptôme derrière lequel il n’y a pas forcément de causes psychologiques profondes. Cependant, lorsque les symptômes d’ordre dépressif persistent très longtemps et que vous n’arrivez plus à rassembler l’énergie nécessaire pour mener à bien vos tâches quotidiennes, il est préférable de consulter un médecin.

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