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Des bactéries intestinales permettent de prédire l’impact d’un régime

Alors que, pour un même régime, certaines personnes voient diminuer leur cholestérol sanguin, leur taux de sucre dans le sang ou encore leur tour de taille, d’autres personnes seront moins récompensées.

Le taux d’une bactérie spécifique que l’on trouve dans l’intestin permettrait d’expliquer ce phénomène, selon une étude menée par des équipes de chercheurs de l’UCL et de l’Institute of Cardiometabolism And Nutrition (AP-HP/Inserm/UPMC)en France. Les résultats de cette étude ont été publiés ce mardi dans la revue scientifique GUT.

La présence d’Akkermansia muciniphila dans les intestins est associée à une meilleure sensibilité à l’insuline. Les sujets obèses ayant à l’origine plus d’Akkermansia muciniphila ont vu davantage que les autres personnes obèses leurs paramètres métaboliques améliorés, à la suite d’une restriction calorique, avec un bénéfice significativement plus important en terme de baisse du cholestérol sanguin, de diminution du tour de taille ainsi que d’augmentation de la sensibilité à l’insuline.

Les chercheurs belges et français ont exploré les liens entre l’abondance d’Akkermansia muciniphila, les marqueurs de la santé humaine (diabète, risques cardiovasculaires), un régime hypocalorique et le microbiote intestinal chez 49 sujets en surpoids ou obèses.

Les chercheurs de l’UCL avaient déjà démontré que la présence d’Akkermansia muciniphila jouait un rôle majeur dans la protection contre l’obésité chez l’animal de laboratoire. En mai 2013, les chercheurs avaient annoncé avoir démontré que l’administration de cette bactérie vivante à des souris obèses et diabétiques permet de diminuer le stockage de graisses, tout en protégeant les animaux du diabète et de l’inflammation.

« Une approche intégrale est donc nécessaire afin de prendre en compte à la fois les composantes nutritionnelles et alimentaires, l’environnement mais aussi le microbiote intestinal comme acteur clé. Il est primordial de découvrir les éventuelles signatures microbiennes qui pourraient caractériser les différents stades de la maladie ainsi que les potentiels outils diagnostiques, préventifs ou encore thérapeutiques », concluent les chercheurs de l’équipe de Patrice Cani, professeur au Louvain Drug Research Institute de l’UCL.

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