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Ce que les vivants peuvent apprendre des mourants

Personne ne sait mieux que les mourants comment vivre heureux et sans regrets. Infirmières en soins palliatifs, Christine De Coninck et Ann Brusseel ont écouté leur histoire.

Nous avons tous en tête une liste de choses que nous désirons faire avant de nous en aller. Mais, voulons-nous vraiment effectuer un saut en parachute, écrire un livre, faire le tour du monde quand on sait qu’on n’en a plus pour longtemps ? Dans leur livre intitulé « Wat de levenden kunnen leren van de stervenden » (Ce que les vivants peuvent apprendre des mourants), deux infirmières en soins palliatifs racontent les préoccupations de patients qui savent qu’ils ne sortiront pas vivants de l’hôpital. Et il ne s’agit pas de listes de voyages et de prouesses.

Les auteurs de livre ont accompagné des centaines de personnes, jeunes et âgées, pauvres et riches, vers une mort inévitable. Elles ont parlé de regrets, de déceptions, mais aussi de joie et de résignation, d’achever et de lâcher les choses, de continuer à vivre à travers ses proches, de continuer à croire, de s’amuser et de profiter, de ne pas regretter d’exprimer ses sentiments, et surtout, de ne pas avoir peur de mourir.

« Plus que jamais, notre société actuelle est axée sur la rentabilité, l’efficacité » écrivent les infirmières. « Nous oublions parfois l’importance de simplement ‘être’. Et très souvent, nous disons au patient qu’il peut encore jouer un rôle important pour sa famille. Il a peut-être encore des messages importants à communiquer, des choses à lui apprendre ».

Pour les écrivaines, le principal à retenir est de profiter de la vie et de s’amuser. Ou comme tant de gens disent sur leur lit de mort : « Je n’aurais pas dû travailler autant. Les gens pensent trop souvent à leurs prestations ou à planifier et ont désappris à s’arrêter aux choses qui peuvent les rendre heureux ».

Certaines personnes ont trop peu profité de la vie et s’en veulent au moment de mourir. Aussi, les infirmières conseillent-elles de ne attendre les vacances, mais d’être heureux tous les jours. Souvent, on ne s’en rend compte qu’au moment de mourir.

Les auteurs donnent un autre conseil aux vivants: « Combien de fois n’entend-on pas les gens dire : ‘Si un jour, je me retrouve dans le coma, mettez-fin à ma vie et ne me laissez pas vivre comme une plante’. Mais on ne peut que le dire et le redire : si vous ne mettez pas votre voeu sur papier sous forme d’un acte de dernière volonté, l’euthanasie ne peut être demandée. Et si vous ne pouvez plus en parler vous-même, c’est trop tard ».

« Une chose est sûre. Nous allons tous mourir, mais le moment venu, nous sommes tous débutants. La peur de la mort sera toujours là, car nous ne sommes pas préparés » concluent Christine et Ann.

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