Le dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 69 ans et du cancer colorectal pour toute la population de 50 à 74 ans sont proposés gratuitement. © iStock Photos

Cancer : 9 années de survie gagnées en moyenne sur 40 ans

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Une étude récente publiée sur le site du journal scientifique The Lancet avance que le taux moyen de survie, dix ans après le début de la maladie, est de 50 %. Il y a 40 ans, ce taux était atteint seulement un an après le diagnostic.

Une nouvelle étude réalisée par une équipe anglaise spécialisée dans le cancer (London School of Hygiene & Tropical Medicine) et publiée dans la renommée revue scientifique The Lancet incite à l’optimisme concernant les progrès de la médecine en matière de traitement du cancer. Les scientifiques britanniques y avancent qu’en 40 ans, neuf années de survie ont été gagnées, en moyenne, sur une quarantaine d’années. Ce recul de la maladie montre que les campagnes de prévention, les efforts de recherche, de prévention, de dépistage précoce et de traitements ont porté leurs fruits.

Comme l’explique le journal français Le Point.fr qui relaie ces chiffres, pour parvenir à ce résultat, l’équipe britannique a analysé les variations de la survie de personnes ayant développé un cancer au cours des 40 dernières années. La population étudiée est composée de 7,2 millions d’adultes chez qui un cancer invasif primitif a été diagnostiqué pour la première fois entre 1971 et 2011. Le suivi a eu lieu jusqu’en décembre 2012. Les auteurs ont utilisé deux mesures. D’abord, un indice de survie nette, qui ne tient compte que de la tumeur maligne (contrairement à la survie brute, ou globale, qui intègre toutes les causes possibles de décès). La survie nette permet de juger globalement des progrès au cours des années, de l’efficacité du système de soins. Quant à la seconde unité de mesure – l’indice de survie par type de cancer, ajusté pour l’âge et le sexe -, elle permet de distinguer les types de tumeurs malignes pour lesquelles les progrès ont été les plus importants et ceux dont le pronostic reste mauvais. Les résultats sont encourageants : la survie moyenne au bout d’un an était de 50 % pour les patients diagnostiqués au début des années 70. Aujourd’hui, c’est dix ans après la découverte de la maladie que la survie moyenne est de 50 %. Une différence de taille. Chez les femmes, elle est encore plus flagrante.

« Il ne faut pas en conclure que la moitié des cancers peuvent être guéris »

Derrière ce bilan positif se cachent cependant d’importantes disparités à ne pas négliger. Ainsi, pour certains cancers, le pronostic reste peu engageant, principalement celui du pancréas. Pour les cancers de l’oesophage, de l’estomac ou encore du cerveau, les progrès réalisés récemment ont permis un allongement de la survie, mais qui reste relativement minime.

Autres chiffres encourageants : l’indice de survie à 5 ans, après le dépistage d’un cancer du sein chez la femme, est passé de 53 % au début des années 70 à 87 % en 2010-2011. Celui à 10 ans de 40 % à 78 %. Les hommes atteints d’un cancer de la prostate voient de la même manière leur indice de survie s’améliorer. Il passe de 37 % et 25 % à 5 et 10 ans respectivement il y a 40 ans à une estimation de 85 % et 84 % pour les tumeurs diagnostiquées en 2010-11.

Les auteurs insistent toutefois bien dans le cadre de leur étude que l’indice de survie nette doit être interprété avec beaucoup de précautions. « Il ne faut pas en conclure que la moitié des cancers peuvent être guéris », précisent-ils.

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