Pussy Riot: « Ce système pénitentiaire forme une mentalité d’esclave »

(Belga) L’une des deux jeunes membres du groupe russe Pussy Riot condamnées à deux ans de camp s’insurge contre les conditions de détention et la « mentalité d’esclaves » qui domine en détention, dans un entretien publié mercredi.

Dans un entretien avec une journaliste du journal d’opposition Novaïa Gazeta, Maria Alekhina, 24 ans, dénonce « des violations des droits de l’homme omniprésentes » dans la colonie n°28, où elle est détenue depuis fin octobre. « La chose la plus dure est de réaliser comment marche ce système, comment il forme une mentalité d’esclave chez les gens et comment ils s’y résignent », a déclaré Maria Alekhina. « Ignorance, lâcheté, trahison, dénonciations sont une règle de conduite. » « Les droits de l’homme y sont violés partout: pour les conditions de vie, le niveau de salaire, l’attitude des employés envers les détenus ordinaires (pas envers moi) qu’ils tutoient le plus souvent », a dit la jeune femme. L’autre membre emprisonnée des Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, détenue dans un autre camp en Mordovie (500 km à l’est de Moscou), se plaint moins, de son côté. « Je suis une ascète », explique cette ancienne étudiante en philosophie, qui passe désormais ses journées à coudre des blousons pour l’armée. Trois membres des Pussy Riot ont été condamnées en août à deux ans de camp pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse » après avoir chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou une « prière punk » demandant à la Sainte Vierge de chasser du pouvoir le président russe Vladimir Poutine. La troisième, Ekaterina Samoutsevitch, a bénéficié d’une libération anticipée en octobre. (NATALIA KOLESNIKOVA)

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