Miller veut inscrire l’impartialité confessionnelle de l’Etat dans la Constitution

(Belga) Le sénateur Richard Miller (MR) a fait savoir dimanche qu’il déposera cette semaine une proposition inscrivant la neutralité confessionnelle de l’Etat dans la Constitution. Il veut de la sorte garantir clairement la séparation des Eglises et de l’Etat et la prévalence de l’Etat de droit sur toute norme confessionnelle.

Cette semaine, le président du FDF, Olivier Maingain, a annoncé dans la presse qu’il introduirait au parlement une proposition de modification constitutionnelle affirmant la laïcité de l’Etat. Son initiative fait suite à l’élection à Bruxelles de deux conseillers communaux de la liste « Islam » qui revendique l’application de la loi islamique en Belgique ainsi qu’aux événements récents qui ont entouré le groupuscule Sharia4Belgium. Le sénateur MR réjoint l’idée de M. Maingain. « Les objectifs sont clairs: il faut trouver un moyen d’empêcher certains courants -qualifiés par les musulmans eux-mêmes d’extrémistes- d’utiliser les élections pour détruire l’Etat de droit », a-t-il expliqué. M. Miller tique toutefois sur le mot « laïcité » qui, dans le cadre institutionnel belge, peut prêter à confusion puisqu’il vise l’un des huit courants philosophiques reconnus. « L’Etat doit se comporter de la même façon devant tous les courants reconnus. Le terme ‘laïcité’ est trop ambigu. C’est comme si, tout à coup, l’Etat approuvait un courant idéologique et donnait l’impression que les autres ne sont pas constitutionnels », a-t-il souligné. Le sénateur libéral préfère l’idée d’impartialité à celle de neutralité. « La neutralité de l’Etat, c’est un beau concept mais il sous entend que l’Etat ne fait rien et reste au balcon. Or, dans le système belge, l’Etat intervient: il finance des cours de religion ou de morale, des bâtiments, etc. ». Une modification de la Constitution ne sera cependant pas suffisante, a averti M. Miller. Il déposera aussi une proposition de résolution demandant l’organisation d’un deuxième débat consacré à la façon de se prémunir pratiquement contre le risque électoral de partis comme Islam. (BRUNO FAHY)

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