© Laurent Brandajs

Prise de hauteur

Comment tirer parti d’une parcelle étroite cernée par trois murs mitoyens ? Au coeur de Bruxelles, cette petite maison a su tirer profit des contraintes grâce à un projet original où se conjuguent fluidité de l’espace et apport de lumière naturelle.

Au coeur de l’un des quartiers les plus tendance de la capitale se niche une maison urbaine qui dévoile des atouts majeurs malgré des conditions initiales très contraignantes. Au départ, une petite maison en mauvais état, coincée entre trois murs aveugles. Peu gâtée en matière de vues et d’ouverture vers l’extérieur, la bâtisse existante résulte très probablement de la division d’une habitation plus spacieuse. En témoigne le mur mitoyen avec sa maison jumelle, constitué d’une cloison légère très mince. Compte tenu de l’état dégradé du bâtiment, l’architecte fait le choix avisé de le démolir et de reconstruire du neuf.

Exiguïté du terrain

Avec ses 21 mètres carrés, la parcelle étriquée offre à l’architecte un difficile exercice de compacité, rendu plus compliqué encore par la contrainte du troisième mitoyen à l’arrière. Dans l’optique d’optimiser la surface au sol, l’architecte décide de conserver le niveau des caves existantes semi-enterrées et de le reconvertir en espace de vie.

La nouvelle construction compte un étage de plus que le bâtiment d’origine, selon les limites imposées par le règlement régional d’urbanisme (RRU). Chaque plateau de 20 mètres carrés accueille une seule fonction. Depuis le sous-sol jusqu’au dernier niveau se superposent le salon, la cuisine, la salle à manger, la salle de bains et la chambre. Outre la circulation verticale, une gaine technique s’impose comme élément commun à tous les étages. Assumée comme partie structurante de l’espace, libre ou intégrée au mobilier, cette trémie technique se transforme dans la chambre en une colonne. Loin d’être un simple empilement de fonctions, le projet se développe dans un esprit d’ouverture et de fluidité. Les espaces communiquent et trouvent naturellement leur place dans cette habitation littéralement mise en scène par la lumière.

De l’ombre à la lumière

Au vu de la situation particulière du bâtiment, le défi était d’augmenter au maximum l’apport de lumière naturelle, uniquement possible par la façade avant orientée à l’ouest.  » Dans l’idée de limiter les obstacles à la lumière, la circulation verticale, à l’encombrement minimal, vient se placer contre le mur mitoyen du fond, afin de dégager la seule façade et les deux murs latéraux « , précise le concepteur. La façade avant, complètement dégagée, peut alors jouer pleinement son rôle de  » passeur de lumière « . A cet effet, Daniel Linze, l’architecte, n’hésite pas à sacrifier quelques précieux mètres carrés afin de faire entrer les rayons du soleil au coeur de l’habitation. Une faille verticale longeant la façade avant se déroule ainsi sur les trois premiers niveaux. Limitées par ce vide, la cuisine et la salle à manger se trouvent donc légèrement en retrait de la façade et laissent pénétrer un maximum de lumière au sein des espaces de vie.

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Réalisation : Daniel Linze (D-Linze architecture sprl) www.d-linze.be

Marie Delooz

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