« La liberté guidant le peuple » vandalisée à Lens pour des motifs encore mystérieux

(Belga) Les enquêteurs cherchaient vendredi à éclaircir les motivations d’une femme gardée à vue pour avoir écrit au feutre un mystérieux « AE911 » sur le tableau de Delacroix « La Liberté guidant le peuple » au Louvre-Lens. Selon les premiers éléments, il s’agirait d’une personne déséquilibrée ou une obsédée du 11 septembre.

Malgré cette inscription au feutre noir de 30 centimètres de long sur six centimètres de haut, l’incident ne semblait pas devoir mettre en péril le chef-duvre de Delacroix, selon les premières constatations effectuées par le musée du Louvre. « S’agit-il d’une personne qui a agi sous l’emprise d’un délire quelconque ou est-ce qu’il s’agit d’une revendication quelconque ? », s’est interrogé le procureur de Béthune, Philippe Peyroux, à propos de cette femme de 28 ans, domiciliée dans le Pas-de-Calais. Le magistrat s’est borné à indiquer qu’elle était sans emploi, titulaire d’un master et poursuivant des études, et qu’elle était inconnue de la justice jusqu’à jeudi soir. Elle a présenté des moments de lucidité et des bouffées délirantes lors de sa garde à vue, prolongée jusqu’à sa présentation samedi à un juge, selon le procureur. Pour dégradation d’un objet culturel confié à un musée, la jeune femme encourt sept ans de prison et 100.000 euros d’amende. L’inscription AE911 renvoie sur internet vers un site faisant écho aux thèses conspirationnistes sur les attentats du 11 septembre et comportant une pétition « exigeant du Congrès américain une enquête véritablement indépendante » sur ces attentats. La direction du musée se voulait rassurante après les premiers examens du tableau. « Ce qui a été marqué semble pouvoir se retirer assez facilement. On va pouvoir revenir sur les dégradations », a dit à la presse le directeur du Louvre-Lens, Xavier Dectot. Incarnée par une fille du peuple à la poitrine dénudée et coiffée du bonnet phrygien, l’allégorie de la Liberté, toile de 3,25 m de large sur 2,60 m de haut, a été peinte par Eugène Delacroix, peu après les Trois Glorieuses, l’insurrection populaire des 27, 28 et 29 juillet 1830 à Paris. (PHILIPPE HUGUEN)

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