Irak: le Premier ministre Maliki décrète une amnistie

(Belga) Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a décrété une amnistie pour les personnes impliquées dans des actes contre l’Etat, une rare tentative de conciliation au milieu du chaos qui règne dans le pays, menacé d’implosion par une vaste offensive jihadiste.

Cette déclaration intervient sur fond de paralysie politique persistante, illustrée mardi par la première séance désastreuse du Parlement, censée enclencher le processus de formation d’un gouvernement: malgré l’enjeu, les politiciens irakiens ont une nouvelle fois montré l’ampleur de leurs désaccords, échangeant des invectives ou quittant tout simplement la salle. La communauté internationale s’est alarmée de la situation, soulignant qu’il n’y avait pas de temps à perdre, au moment où le chef de l’Etat islamique (EI), qui mène l’offensive jihadiste, a appelé les musulmans « compétents » dans les domaines médicaux et militaires à immigrer dans le « califat » tout juste crée par l’EI sur les territoires conquis, allant d’Alep, dans le nord de la Syrie, à la province de Diyala, dans l’est irakien. Pour tenter de saper l’alliance au sein de la coalition hétéroclite qui rassemble des jihadistes de l’EI, des insurgés sunnites, des membres de tribus et d’anciens soldats de l’armée de Saddam Hussein, M. Maliki a annoncé une amnistie pour toute personne « impliquée dans des actions contre l’Etat » mais ayant « repris ses esprits », à l’exception des meurtriers. Cette annonce conciliante est surprenante de la part de cet homme politique chiite très critiqué pour sa pratique autocratique du pouvoir et son choix de marginaliser la minorité sunnite. Les Etats-Unis ont une nouvelle fois appelé les dirigeants irakiens à former « avec toute l’urgence que la situation actuelle nécessite » un nouveau gouvernement, prévenant que « le temps jouait contre eux ». « Le sort de l’Irak est en jeu en ce moment », a insisté la porte-parole adjointe du département d’Etat américain, Marie Harf. Sorti vainqueur mais sans majorité des élections législatives du 30 avril, M. Maliki a longtemps fait figure de favori pour diriger le prochain gouvernement. Mais son possible remplacement est désormais discuté même au sein de sa coalition. (Belga)

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