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Scandale de la viande de cheval s’étend

Le Vif

Les Etats européens vont procéder à plusieurs milliers de tests sur des plats censés être préparés à base de boeuf pour vérifier s’ils contiennent du cheval alors que le scandale s’étend à de nouveaux pays et que la société française Spanghero, mise en cause par Paris, clame son innocence.

Les 27 Etats membres de l’UE se sont mis d’accord vendredi pour procéder à environ 2.250 tests. De 10 à 150 tests sont prévus dans chaque pays, principalement au niveau des distributeurs, sur des produits alimentaires destinés aux consommateurs. Au Royaume-Uni, des tests ont déjà été réalisés par les industriels du secteur. De la viande de cheval a été détectée dans 29 produits censés être au boeuf, sur 2.501 échantillons, a annoncé vendredi l’Agence de sécurité alimentaire (FSA) britannique.

« L’écrasante majorité des produits au boeuf dans ce pays ne contient pas de cheval. Les exemples que nous avons eus sont totalement inacceptables mais ils sont l’exception », a déclaré Catherine Brown, directrice de la FSA. De nouveaux pays ont rapporté vendredi la présence de viande de cheval dans des plats préparés qui étaient étiquetés pur boeuf, après la révélation du scandale au Royaume-Uni et en Irlande il y a un mois.

En Autriche, les autorités ont fait état de traces de viande de cheval dans des tortellini qui n’auraient dû contenir que du boeuf. En Norvège, le groupe de grande distribution NorgesGruppen a annoncé que de la viande de cheval avait été retrouvée dans des lasagnes vendues dans ses magasins puis retirées des rayons.

Au Danemark, le ministère de l’alimentation a indiqué avoir ouvert une enquête sur un abattoir qui pourrait avoir introduit du cheval dans de la viande présentée comme du boeuf destinée à des fabricants de pizza. Les autres pays touchés jusqu’ici sont la France, l’Allemagne, la Suisse et la Suède. A ce jour, les autorités assurent qu’il n’y a pas de risque pour la santé humaine.

Selon l’agence française anti-fraudes, le scandale concerne 750 tonnes de viande dont 550 tonnes ont servi à la fabrication de plus de 4,5 millions de plats frauduleux vendus dans 13 pays européens. Toujours selon cette agence, Spanghero, fournisseur de viande des surgelés Findus, a « réceptionné » pendant six mois en pains de 25 kilos 750 tonnes de viande de cheval, « avec l’étiquette douanière » correspondant bien à de la viande de cheval, comme l’ont montré les factures saisies entre un trader chypriote et la société française.
Implantée à Castelnaudary, dans le sud-ouest de la France, cette entreprise emploie quelque 300 personnes, au chômage technique depuis la décision jeudi des autorités françaises de lui retirer son agrément sanitaire. « Je ne sais pas qui » est à l’origine de cette fraude, « mais ce n’est forcément pas nous », a déclaré vendredi le patron de Spanghero, Barthélémy Aguerre, à la radio Europe 1. « J’ai été sidéré » par les accusations des autorités françaises, a-t-il dit.

Jeudi, plusieurs ministres français avaient porté des accusations graves contre Spanghero, accusée de « tromperie économique », assurant que la société savait qu’elle revendait comme viande de boeuf de la viande chevaline et qu’elle avait trompé ses clients. « Le gouvernement est allé un peu vite » et « je pense que je vais faire la preuve de notre innocence, de mon innocence en tout cas, et de l’innocence de mes collaborateurs », a fait valoir le directeur. « Depuis qu’il y a eu le problème, on a analysé les pains de viande et dans certains, on a trouvé du boeuf et du cheval mélangés, ce qui prouve bien que ce n’est pas Spanghero qui a fait la magouille. La magouille, elle vient d’ailleurs », a-t-il assuré.



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