© REUTERS

Nouvelles réactions indignées à l’attaque « chimique » en Syrie

Le Vif

L’attaque chimique présumée en Syrie continuait de susciter l’indignation mercredi, dont celle de Donald Trump qui y a vu « un affront pour l’humanité », sur fond de nouveau bras de fer à l’ONU entre Occidentaux et Russes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU était réuni en urgence pour débattre de l’attaque chimique présumée de mardi à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie, qui a fait 72 morts, dont 20 enfants, et 160 blessés selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Il y étudiait un projet de résolution présenté par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni condamnant l’attaque et appelant à une enquête complète et rapide. Mais la Russie, allié de Damas, s’est opposée à ce texte jugé « inacceptable » en l’état.

Le président américain Donald Trump a dans le même temps réagi pour la première fois à l’attaque de à Khan Cheikhoun, dénonçant une « attaque chimique atroce » contre des « gens innocents, des femmes, des petites enfants et même de beaux petits bébés ». « Leur mort fut un affront à l’humanité », a-t-il ajouté.

« Mon attitude vis à vis d’Assad a changé », a-t-il lancé, dénonçant les « actes odieux » du régime qui « ne peuvent être tolérés ». Il a aussi haussé le ton contre le groupe Etat islamique (EI) qui contrôle une partie de la Syrie. « Nous détruirons l’EI, et nous protégerons la civilisation », a-t-il promis, car « nous n’avons pas le choix ».

Lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité, l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a prévenu que Washington prendrait des mesures unilatérales en Syrie si l’ONU ne parvenait pas à répondre à l’attaque chimique présumée.

Elle a au passage fustigé la Russie pour n’avoir pas su tempérer son allié syrien, s’interrogeant: « Combien d’enfants devront encore mourir avant que la Russie ne s’en soucie ? »

Moscou avait dans la matinée réaffirmé son soutien aux opérations militaires de Damas – qui dément être l’auteur de l’attaque – et donné sa version de l’attaque: selon « des données objectives du contrôle russe de l’espace aérien », l’aviation syrienne a frappé un « entrepôt terroriste » contenant des « substances toxiques », provoquant les émanations chimiques.

Margot Wallström, ministre des Affaires étrangères de la Suède, membre non permanent du Conseil de sécurité, a appelé à trouver un compromis avec Moscou à l’ONU: « Cela implique (…) quelques concessions. Parce que le pire c’est qu’on n’obtienne qu’un veto après des veto et que rien ne se passe ».

Le président français François Hollande a souhaité que cette résolution puisse « diligenter une enquête » débouchant sur des « sanctions » contre le régime syrien. Il faut « une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre », a-t-il jugé.

Toutes les preuves désignent le régime de Bachar al-Assad après l’attaque « chimique » de mardi, a affirmé le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson.

Un crime de guerre

« Le recours à du gaz toxique constitue un crime de guerre et les crimes de guerre doivent être traités comme tels », a déclaré une porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, en exhortant « pour la énième fois » la Russie et l’Iran à faire pression sur Damas « pour que ce dernier mette fin à son action militaire et respecte le cessez-le-feu agréé ».

Le président du Conseil européen Donald Tusk, a désigné le « régime syrien » comme le « principal responsable des atrocités en Syrie », jugeant que « ceux qui le soutiennent (en) partagent la responsabilité ».

L’Iran, autre soutien du régime de Bachar al-Assad, a « vigoureusement » condamné « toute utilisation d’armes chimiques quels que soient les responsables et les victimes ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’en est vivement pris à Bachar al-Assad, qu’il a qualifié d' »assassin » en lui imputant l’attaque.

« Atterré » par les « derniers événements en Syrie », le pape François a dénoncé « le massacre inacceptable » de mardi, « où ont été tuées des dizaines de personnes sans défense, parmi lesquelles tant d’enfants ».

« Viser et tuer des civils avec ces méthodes interdites est considéré comme un crime majeur et un acte barbare », a affirmé le chef de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire