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Nigeria : Boko Haram attaque à nouveau Kano

La secte islamiste Boko Haram a une nouvelle fois sévi dans la ville de Kano avec l’attaque d’un commissariat, quatre jours à peine après une série d’attentats qui a fait 185 victimes. La population craint que la situation ne dégénère en guerre civile.

Une nouvelle attaque a frappé Kano, la deuxième ville du Nigeria, quatre jours après des raids similaires menés par des islamistes radicaux qui ont fait 185 morts. Une trentaine d’hommes armés, soupçonnés d’appartenir au groupe islamiste Boko Haram, ont pris d’assaut mardi soir un commissariat de police et tué au moins une personne. Ils sont arrivés en voiture et en motos et ont attaqué avec des explosifs et des armes à feu, selon des habitants de la grande métropole du nord. Ils « disaient aux gens de partir (…) Ils ont simplement ouvert le feu sur le commissariat », a déclaré un témoin ayant requis l’anonymat.

Des témoins ont affirmé qu’un policier avait été blessé et une femme tuée. Plusieurs habitants ont déclaré que les assaillants avaient jeté deux bombes contre le commissariat avant d’ouvrir le feu.

Vendredi déjà, une série d’attaques coordonnées spectaculaires, avec une vingtaine d’explosions, avait plongé la ville dans le chaos et fait au moins 185 morts selon la police. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière revendiquée par Boko Haram. Les attaques ont visé des locaux de la police en représailles au refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres emprisonnés, selon un porte-parole de Boko Haram.

Des mesures drastiques

Un couvre-feu nocturne est en vigueur à Kano et ce mercredi, policiers et soldats contrôlaient les véhicules à des checkpoints. Toutes les banques de la ville sont fermées et des habitants ont dit craindre que leurs activités ne pâtissent de cette situation.

Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée a mené un raid contre une maison soupçonnée d’abriter des membres de Boko Haram. Une fusillade qui a duré quatre heures a provoqué la panique chez de nombreux habitants.

Par ailleurs, une délégation gouvernementale américaine était mardi dans la capitale où elle s’est entretenue de questions de sécurité avec les autorités. Les deux parties ont décidé de renforcer les capacités opérationnelles des agences de sécurité nigérianes, selon le communiqué d’une commission bilatérale.

Le risque d’une guerre civile

Les nombreuses attaques de Boko Haram ont fait naître des craintes de violences interconfessionnelles, certains évoquant même le risque d’une guerre civile au Nigeria.

Boko Haram, qui a longtemps ciblé essentiellement des symboles du pouvoir (police, armée, hommes politiques) a par ailleurs revendiqué des attentats le jour de Noël contre des églises notamment.

Au moins 935 personnes ont été tuées au Nigeria dans les attentats revendiqués par ce groupe depuis 2009, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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