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Moins d’exécutions capitales dans le monde

Le Vif

Londres Après des hausses record les années précédents, les sentences capitales prononcées sont en diminution à l’échelle mondiale, se réjouit Amnesty International. Pour l’ONG, l’Afrique subsaharienne constitue « une lueur d’espoir » supplémentaire dans la lutte contre la peine de mort.

A l’échelle mondiale, le recours à la peine de mort a à nouveau reculé l’an dernier, après 2016. Au moins 993 exécutions dans 23 pays ont en effet été recensées en 2017, soit une baisse de 4% par rapport aux 1.032 enregistrées un an auparavant et de 39% en comparaison avec le record (depuis 1989) de 1.634 en 2015. L’organisation a en outre comptabilisé au moins 2.591 condamnations à mort dans 53 pays l’an dernier, ce qui représente une baisse notable par rapport au record de 3.117 en 2016.

Ces chiffres n’incluent cependant pas les milliers d’exécutions et de sentences capitales prononcées en Chine, précise Amnesty International, les statistiques en la matière relevant toujours du secret d’État dans ce pays. La Mongolie a aboli la peine de mort pour tous les crimes, ce qui a porté le nombre total de pays abolitionnistes à 106 en 2017. Le Guatemala a aboli la peine de mort en pratique pour les crimes de droit commun. « Lueur d’espoir » pour l’ONG, l’Afrique subsaharienne a réalisé « d’importants progrès » en vue de l’abolition de la peine de mort. Le Soudan du Sud et la Somalie sont les seuls pays ayant procédé à des exécutions en 2017, alors qu’ils étaient encore cinq en 2016.

La Guinée est devenue le 20e État de la région à supprimer cette sentence pour tous les crimes, tandis que le Kenya a abandonné le recours obligatoire à ce châtiment en cas de meurtre. Le Burkina Faso et le Tchad sont en voie de la supprimer, liste l’organisation. Dans son rapport, Amnesty pointe encore les mesures prises par certains pays « fervents défenseurs de ce châtiment » pour en restreindre le recours.

C’est le cas de l’Iran et de la Malaisie. Pourtant, des tendances inquiétantes demeuraient en 2017, met en garde l’organisation. Quinze pays ont notamment prononcé des peines capitales ou exécuté des personnes pour des infractions liées aux stupéfiants, en violation des dispositions du droit international. C’est dans la région Asie-Pacifique que se trouvent le plus grand nombre de pays ayant recours à la peine capitale pour ce type d’infractions (10 sur 16). Plusieurs autres interdictions édictées par le droit international ont été violées l’an dernier à l’égard de mineurs ou de personnes présentant un handicap mental ou intellectuel. Les Etats-Unis demeurent toujours le seul pays à appliquer la peine de mort dans la zone Amérique (23 exécutions en 2017).

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