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Margaret Thatcher en 10 citations

Le Vif

Radicales voire violentes, les interventions de la « Dame de fer », dans la presse ou lors de discours, étaient à l’image de sa réputation d’intransigeance. La preuve en dix phrases, passées pour certaines à la postérité.

Sur la société « La société n’existe pas. » (« There is no such thing as society. »)

C’est sans doute l’une des citations les plus marquantes de Margaret Thatcher. En septembre 1987, dans une interview au magazine Woman’s Own, la chef de gouvernement conservatrice explique ainsi: « Nous sommes arrivés à une époque où trop d’enfants et de gens (…) rejettent leurs problèmes sur la société. Et qui est la société? Cela n’existe pas! Il n’y a que des individus, hommes et femmes, et des familles. »

Sur l’Europe « Je veux que l’on me rende mon argent. » (« I want my money back. »)

Le 30 novembre 1979 à Dublin, Margaret Thatcher avait déjà donné un aperçu de son sens de la formule en faisant une entrée fracassante dans l’univers feutré des sommets européens. Le Royaume-Uni contribuait plus au budget européen qu’il n’en bénéficiait. La « Dame de fer » avait alors déclaré lors d’une conférence de presse: « En gros, quand nous donnons 2£ , nous récupérons 1£. (…) Nous ne demandons pas d’argent à la Communauté européenne, nous voulons que la Communauté nous rende notre propre argent. »

Sur ses convictions politiques

« Il me semble que le consensus désigne le procédé par lequel on abandonne nos opinions, principes, valeurs et politiques. » (« To me consensus seems to be the process of abandoning all beliefs, principles, values and policies. »)

En octobre 1981, dans un discours prononcé devant une université australienne, Margaret Thatcher évoque sa pratique de la politique, basée sur les convictions et non le pragmatisme ou la recherche d’un « consensus ». « Il me semble que le consensus désigne le procédé par lequel on abandonne nos opinions, principes, valeurs et politiques, estime-t-elle, dans la recherche de quelque chose auquel personne ne croit, mais contre lequel personne n’a d’objection. »

Sur les mineurs en grève

« Nous avons dû combattre l’ennemi de l’extérieur aux Malouines. Nous devons toujours faire attention à l’ennemi de l’intérieur. » (« We had to fight the enemy without in the Falklands. We always have to be aware of the enemy within. »)

Les mineurs britanniques ont pu juger de l’intransigeance de la dirigeante. En 1984, alors qu’ils se battent pour empêcher la fermeture des mines, Margaret Thatcher les compare à des ennemis à combattre, comme ceux que le pays vient de vaincre aux Malouines. « Nous avons dû combattre l’ennemi de l’extérieur aux Malouines. Nous devons toujours faire attention à l’ennemi de l’intérieur, qui est bien plus difficile à combattre et dangereux pour la liberté », assène-t-elle lors d’une réunion avec les parlementaires conservateurs.

Sur Gorbatchev

« J’apprécie Monsieur Gorbatchev. C’est quelqu’un avec qui l’on peut négocier. » (« I like Mr. Gorbachev. We can do business together. »)
Dans une interview à la BBC en décembre 1984, Margaret Thatcher commente les derniers mois de la détente et sa relation avec le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. « Je suis prudemment optimiste. J’apprécie monsieur Gorbatchev. C’est quelqu’un avec qui l’on peut négocier », juge-t-elle. « Nous croyons chacun dans notre propre système politique. Il croit fermement au sien, je crois fermement au mien », rappelle Margaret Thatcher, tout en indiquant qu’ils ont pour point commun de vouloir maintenir la paix.

Sur le socialisme

« Nous sommes en bonne voie d’avoir débarrassé la Grande-Bretagne du socialisme. » (« We are well on the way to making Britain a country safe from socialism. »)
Alors qu’elle célèbre ses huit ans à la tête du Royaume-Uni, Margaret Thatcher accorde en mai 1987 une interview au Sunday Express. Dans son bilan, elle estime que « nous sommes en bonne voie d’avoir débarrassé la Grande-Bretagne du socialisme. Cela n’a pas été facile. Nous n’avons jamais dit que ça le serait. Et le travail doit encore être achevé. »

Sur l’euro

« L’euro est vouée à l’échec. » (« The European single currency is bound to fail. »)
Eurosceptique convaincue, Margaret Thatcher a réservé, en 2002, l’une de ses ultimes flèches pour la monnaie unique européenne. Dans son dernier ouvrage Statecraft, elle écrivait que l’euro « est voué à l’échec, économiquement, politiquement et socialement, même si la date, l’occasion et les conséquences [de sa perte] ne sont pas connues ».

Sur les femmes en politique

« Aucune femme ne sera Premier ministre de mon vivant. » (« No woman in my time will be prime minister. »)
En 1969, députée conservatrice de la circonscription de Finchley, Margaret Thatcher jugeait que, de son vivant, « aucune femme ne serait Premier ministre ou ministre des Affaires étrangères, ou aucune des plus hautes fonctions ». « De toute façon, je ne voudrais pas être Premier ministre. Vous devez vous consacrer à 100% à la fonction », jugeait-elle. Elle sera désignée chef du gouvernement dix ans plus tard.

Sur sa retraite

« La maison, c’est là où l’on va quand l’on n’a plus rien de mieux à faire. » (« Home is where you come to when you’ve got nothing better to do. ») Six mois après avoir quitté le 10 Downing Street, en mai 1991, Margaret Thatcher estimait que « la maison, c’est là où l’on va quand l’on n’a plus rien de mieux à faire ».

Sur le « thatchérisme »

« Je crois que l’histoire retiendra le qualificatif ‘thatchérien’ comme un compliment. » (« I think, historically, the term ‘Thatcherism’ will be seen as a compliment. ») Dans un discours en 1985, cinq ans avant d’être contrainte à la démission par son propre parti, Margaret Thatcher s’attendait à ce que l’histoire retienne « le qualificatif ‘thatchérien’ comme un compliment ».

Par Alexia Eychenne

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