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Malgré la pression militaire, l’EI et Al-Qaïda conservent leur capacité à nuire

Le Vif

Les groupes jihadistes Etat islamique et Al-Qaïda ont conservé des capacités d’action importantes au cours des six premiers mois de l’année 2017 malgré la pression militaire internationale à leur encontre, selon un rapport d’experts de l’ONU.

En dépit de cette pression en Irak et en Syrie, l’organisation EI « est toujours capable d’envoyer des fonds à ses militants hors de la zone de conflit » moyen-orientale, souligne le texte destiné au Conseil de sécurité et circulant depuis jeudi au siège des Nations unies. Les transferts de fonds sont souvent réalisés avec de petites sommes, les rendant difficiles à détecter.

Les sources de financement de l’EI n’ont pas changé fondamentalement, reposant toujours sur l’exploitation du pétrole et l’imposition de taxes à la population locale, note aussi le document.

Réalisé par des experts mandatés pour suivre l’application des différentes résolutions et des sanctions adoptées contre les deux groupes jihadistes, le texte de 24 pages relève que l’EI « continue de motiver et de rendre possible des attaques » hors du Moyen-Orient. Comme en Europe qui demeure une « région prioritaire » pour des attaques par des individus soutenant l’idéologie du groupe.

L’organisation EI veut s’établir en Asie du sud-est comme le montrent les récents combats dans le sud des Philippines, ajoute le rapport en relevant par ailleurs que le nombre de membres voulant gagner l’Irak et la Syrie continue de décroître.

De plus en plus de mineurs seraient en train de quitter les zones de combats au Moyen-Orient. « Leurs expériences, incluant leur participation aux entrainements et à de la violence extrême, comme leur radicalisation (…) réclament une attention particulière et des stratégies », jugent les experts.

« La résistance de l’EI à Mossoul montre que sa structure de commandement et de contrôle n’a pas été complètement cassée et que le groupe reste une menace militaire significative ». Outre son utilisation de drones trouvés dans le commerce, l’EI « a développé une capacité de les modifier et de construire ses propres modèles » pour diffuser sa propagande, faire de l’observation ou pour emporter de petites bombes ou explosifs, notent également les experts.

En Afrique de l’ouest, en Afrique de l’est et dans la péninsule arabique, notamment au Yémen, Al-Qaïda conserve de son côté des réseaux puissants. En dépit de la « compétition stratégique » que se livrent les deux organisations, des alliances et des coopérations permettent dans plusieurs régions des mouvements de combattants entre différents groupes, relève aussi le rapport.

En Libye, le nombre de combattants de l’Etat islamique est estimé par un Etat membre à entre 400 et 700, rapportent les experts. Au Sahel, Al-Qaïda continue de représenter « une menace significative », comme en Afrique de l’est où les membres affiliés à ce groupe et à l’organisation Etat islamique seraient entre 6.000 et 9.000.

Parmi ses recommandations, le groupe d’experts de l’ONU demande entre autres au Conseil de sécurité de rappeler aux Etats membres que le paiement de rançons à des preneurs d’otages est illégal au regard des sanctions imposées aux groupes Al-Qaïda et Etat islamique.

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