Les personnes qui pratiquent l’évasion fiscale perçues comme plus intelligentes

Selon une étude de l’Université de Vienne, relayée par le quotidien De Standaard, les personnes qui pratiquent l’évasion fiscale sont perçues comme plus intelligentes et travailleuses que le contribuable lambda.

Professeur de psychologie à l’université de Vienne, Erich Kirchler a présenté son étude intitulée « Taxation and trust, legitimizing redistributive tax policies » à Anvers. « Ce n’est pas une étude spécifiquement belge, mais les mentalités des contribuables sont parallèles dans tout le monde occidental » explique-t-il au Standaard.

Pour son étude, Kirscher a divisé les contribuables en quatre catégories : le contribuable honnête, le contribuable moyen qui déduit un maximum de frais, le contribuable qui pratique l’évasion fiscale et le fraudeur. Après avoir interrogé un échantillon représentatif de contribuables autrichiens, il conclut que les personnes qui pratiquent l’évasion fiscale et même les fraudeurs sont perçus comme nettement plus intelligentes que leurs congénères honnêtes et ceux qui tentent de déduire un maximum de frais.

« En général, les gens n’aiment pas les impôts » déclare Kirchler. « Ils les considèrent trop peu comme une contribution à la communauté, mais plutôt comme un paiement à cet état abstrait. Ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, et ne réalisent pas qu’indirectement ceux qui pratiquent l’évasion fiscale leur coûtent de l’argent ».

Sans être totalement contre les contrôles et les amendes, il estime qu’un fisc qui se conduit comme un service de police ne mène pas à un paiement plus correct des impôts. Il cite une étude réalisée auprès de 500 indépendants autrichiens qui démontre que la façon dont les citoyens et les entreprises respectent leurs obligations fiscales dépend beaucoup plus de la confiance ressentie à l’égard de l’état et de l’administration fiscale.