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Les Allemands, trop radins pour faire des enfants ?

Stagiaire Le Vif

Le taux de natalité est faible en Allemagne. Diverses raisons ont déjà été invoquées pour expliquer ce phénomène. Une nouvelle, basée sur une enquête de la Fondation pour les questions d’avenir, vient de faire surface : si un bon nombre d’Allemands ne veulent pas faire de bébés, ce serait parce qu’ils trouvent qu’un enfant, ça coûte trop cher, rapporte un collaborateur de « Le Point.fr » à Munich.

Parmi les 2000 personnes ayant pris part à cette étude, 67 % trouvent que « les enfants coûtent trop d’argent ». 60 % D’entre eux disent également vouloir profiter de leur liberté plutôt que de passer du temps à s’occuper d’un enfant. 57 % disent que leur carrière est trop importante et 54 % estiment qu’ils ne peuvent concilier leur métier avec l’éducation d’enfants.

Une tendance générale à être radins ?


Cette tendance à être près de ses sous serait plutôt générale chez les Allemands. Une étude de GfK et Accenture rapporte que 53 % des consommateurs choisissent, dans les magasins, les produits qu’ils achètent selon leur prix. En outre, la part de marché des rabais sur les produits alimentaires atteint les 40 %, contre 12,4 % en France. Enfin, 98 % des ménages allemands, des plus riches aux plus pauvres, font leurs courses dans des magasins à prix cassés au moins une fois par an.


Ce faible taux de naissance pose un problème démographique. Depuis 1970, le taux de fécondité n’est jamais allé plus haut que 1,4 enfant par famille. Or, pour assurer le renouvellement des générations, chaque femme en âge de procréer devrait donner avoir 2,1 enfants. L’Allemagne a la population la plus vieille d’Europe : environ 13,5 % de ses habitants ont moins de 15 ans, tandis que 20,4 % sont âgés de plus de 65 ans.

Des réformes pour inciter à faire des enfants


Les conséquences de cette population âgée ? Le poids que cela entraîne sur les dépenses publiques (2,3 millions de retraités ont plus de 75 ans, il devrait y en avoir 3,4 millions en 2030) et la difficulté qu’ont certaines entreprises à trouver des employés. Et si 958.000 personnes ont immigré en Allemagne en 2011 pour tenter de trouver du boulot, 679.000 sont reparties.


Le gouvernement de la République fédérale allemande, inquiet, espère inverser la tendance à coup de réformes. Aujourd’hui, un parent qui choisit de rester à la maison avec son bébé perçoit, pendant un an, un salaire non imposable équivalent à 67 % ou 65 % de son salaire habituel mensuel, selon que celui-ci se situe en-dessous ou au-dessus de 1200 euros.


Cette réforme, d’application depuis janvier 2007, n’a pas les effets souhaités. Angela Merkel, la chancelière allemande, a donc annoncé de nouvelles aides pour les parents en cas de réélection.

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