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La sécurité de François Hollande en question?

Le Vif

Le Monde revient sur le coup de feu entendu le 10 avril dernier à l’Elysée. Un incident qui révèle des tensions au sein des services de police et de gendarmerie censés garantir la sécurité du président de la République.

Le Monde revient sur l’affaire du coup de feu entendu le 10 avril dernier au sein même de l’Elysée, comme le rapportait à l’époque Le Point. Un incident, puisque le tir avait été commis par erreur par un agent du GSPR, le Groupe de sécurité et de protection de la présidence de la République. Il avait visiblement tiré accidentellement en tentant de rattraper une arme qu’il avait faite tomber, alors qu’il aurait plutôt dû attendre que celle-ci repose sur le sol. Au fil des témoignages recueillis sur cette affaire, de nombreux éléments viennent peu à peu jeter le trouble sur les conditions de protection de François Hollande.

Des « failles »

En arrivant à l’Elysée, François Hollande a choisi de réintégrer des agents du GSPR pour assurer sa sécurité. Une façon de revenir sur les choix de Nicolas Sarkozy, qui avait lui décidé de ne faire confiance qu’aux services de police pour constituer sa garde rapprochée et la surveillance de l’Elysée. Des fonctionnaires des deux services estiment aujourd’hui qu’il existe « des failles » et autres « incohérences sécuritaires » dans le dispositif de protection du président de la République. Ils regrettent successivement l’absence de déminage systématique du véhicule présidentiel, l’emploi de chauffeurs non habilités à la conduite rapide, ou encore l’utilisation de pneus neige sur une voiture « suiveuse » du cortège présidentiel.

D’autres éléments semblent inquiéter tout particulièrement ces agents. Comme lorsque François Hollande s’est rendu dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier, juste après l’attentat. « On n’a même pas fait passer un chien. Nous avons amené le président dans un espace suicidaire », explique un membre du GSPR au quotidien.

Recrutements surprenants

Lorsqu’il a endossé son costume présidentiel, François Hollande avait décidé de conserver une partie des équipes en place sous Nicolas Sarkozy. Après de nombreuses fuites dans la presse, il a finalement dû se résoudre à renouveler les troupes. Le problème, c’est que plusieurs recrutements semblent avoir surpris les agents du GSPR. L’un des agents évoque par exemple l’embauche d’un fonctionnaire psychologiquement fragile et d’un autre ayant quelques accointances avec l’alcool. Quant au gendarme à l’origine du coup de feu, celui-ci aurait la réputation de tirer « partout », mais « jamais dans la cible ». Plus globalement, les fonctionnaires ne seraient pas suffisamment entraînés au tir, et n’auraient pas la condition physique suffisante aux exigences du poste.

Des tensions au sein des services?

L’enquête menée par Le Monde révèle aussi certaines tensions entre les équipes. Les relations entre gendarmes et policiers ne sont pas réputées être très cordiales. Mais bien d’autres éléments sembleraient nuire au bon fonctionnement du dispositif sécuritaire de l’Elysée. Notamment un certain « machisme » à l’égard de Sophie Hatt, première femme à diriger le GSPR, couplé à beaucoup de jalousie. Ambiance.

Au-delà de ces problèmes de fond, les sorties secrètes du président de la République agaceraient au plus au point les services de police et de gendarmerie. Lorsque l’Elysée assure que sa sécurité a toujours été garantie, des agents contestent formellement sous couvert de l’anonymat. « C’était très facile de l’arracher, de l’enlever (…) C’était un appareil photo. Mais si ç’avait été un fusil, c’était pareil », explique l’un d’entre eux, au sujet des révélations de Closer sur la relation entretenue par le président de la République avec l’actrice Julie Gayet.

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