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La France sous la menace terroriste ?

Depuis dix jours, les responsables français multiplient les mises en garde contre un attentat et la surveillance policière a été renforcée dans les transports. Mais la menace terroriste s’est-elle effectivement renforcée en France ?

Selon une source proche du ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux, la menace terroriste se serait renforcée en France depuis jeudi, notamment dans les transports. « Il s’agit d’une menace dont on pouvait penser qu’elle visait les transports » et qui s’est renforcée à partir de jeudi matin, a-t-on indiqué, sans pouvoir dire si elle était toujours d’actualité.

Il y a une semaine le chef des services de contre-espionnage (DCRI), Bernard Squarcini, avait ainsi assuré que la menace d’un attentat sur le sol français n’avait « jamais été aussi grande ».

Il a récidivé samedi en estimant que « la France est sous le coup d’une menace terroriste majeure », mettant en avant l’enlèvement vendredi de cinq Français dans le nord du Niger, ainsi que « des informations concordantes qui nous parviennent ».

« La menace est réelle » Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, interrogé par la presse sur l’existence d’une menace terroriste, a affirmé ce lundi à Moissy-Cramayel que « la menace est réelle » et que « notre vigilance est renforcée ».

Une prise de position déjà affirmée jeudi par le ministre après l’enlèvement de sept personnes, dont cinq Français, dans le Sahel nigérien, et une fausse alerte à la bombe mardi soir à la tour Eiffel.

Pourquoi la France est-elle menacée ? Tout d’abord, la présence de soldats français sur le sol afghan serait perçue comme une menace par les islamistes radicaux. Mais aussi, l’adoption il y a quelques jours d’une loi interdisant le port du voile intégral dans l’espace public qui est jugée inacceptable par les radicaux. Et puis, l’attaque en juillet par un commando français d’une base d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour tenter de libérer un otage français. Les griefs des extrémistes musulmans contre Paris ne manquent donc pas.

Par qui est-elle menacée ?

La menace principale selon France 2 serait le groupe d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. C’est en effet ce groupe qui avait revendiqué l’enlèvement de Michel Germaneau au Mali.

Après le raid dans le Sahara qui avait échoué à libérer l’otage français, Aqmi avait juré vengeance, écrivant dans un communiqué: « A l’ennemi d’Allah, Sarkozy, je dis: vous avez manqué une occasion et ouvert la porte de l’horreur pour vous et votre pays ».

Sans nouvelle des sept otages français enlevés au Niger

La France n’a toujours reçu aucune revendication ou preuve de vie des sept otages enlevés le 16 septembre au Niger, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères en jugeant à nouveau « hautement probable » une responsabilité du groupe Aqmi dans ce rapt.

« Nous n’avons à cette heure reçu aucune revendication, ni aucune preuve de vie », a déclaré lors d’un point-presse un porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

Interrogé pour savoir si la France continuait de juger qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) était le commanditaire de ces enlèvements, il a répondu: « Cette hypothèse est hautement probable ».
A la question de savoir s’il confirmait l’envoi au Niger d’une petite centaine de militaires français dotés d’avions de reconnaissance, le porte-parole n’a pas répondu, renvoyant sur le ministère de la Défense.

Il a aussi fait valoir que la France entretenait « avec l’Algérie, un pays qui est fermement engagé contre le terrorisme au Sahel, un dialogue étroit à tous les niveaux ». Les otages seraient désormais retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du désert, adossée à l’Algérie, selon différentes sources dans la région. « Nous avons une coopération avec les Etats de la région, notamment avec le Niger, en matière de lutte contre le terrorisme. Cette coopération couvre en particulier la formation. Ce n’est que par un engagement accru entre les Etats de la région que cette action sera efficace », a précisé le porte-parole.

Le Vif.be, avec Belga

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