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Immigration : l’UE pénalise la Suisse

Stagiaire Le Vif

Le référendum suisse pour stopper l’immigration massive connaît déjà ses premières conséquences. La Commission européenne a paralysé des négociations avec la Suisse qui tendaient à déterminer la participation du pays aux programmes de recherche majeurs et au projet Erasmus.

L’exécutif européen a décidé de geler les contacts, car les autorités suisses ont déjà commencé à remplir leur nouveau mandat. Celles-ci ont donc renoncé à ouvrir leurs frontières à la Croatie (intégrée dans l’UE en juillet dernier) malgré un accord préalable avec Bruxelles pour la mise en oeuvre de la libre circulation des nouveaux citoyens de l’UE.

« Nous attendons des éclaircissements avant de reprendre d’autres négociations qui concernent ce sujet, comme Horizon 2020 [le programme de recherche majeur de l’UE, une valeur d’environ 80 000 millions] ou Erasmus + [le nouvel Erasmus, impliqué dans des échanges professionnels] », explique un porte-parole de l’UE. Bruxelles avait déjà averti que la libre circulation entre les deux territoires n’était pas négociable et que si le gouvernement suisse renonçait à accueillir les Croates, le reste des négociations serait abandonné.

De lourdes conséquences

La participation de la Suisse aux programmes d’enseignement et de recherche est d’un grand intérêt pour les deux parties. La Confédération suisse contribue au budget de l’UE, mais bénéficie également de celui-ci. Le niveau élevé de développement et d’innovation de l’économie fait de la Suisse un bénéficiaire majeur des fonds de recherche.

Quelque 3000 étudiants suisses résident aujourd’hui dans les différents États membres de l’UE grâce au programme Erasmus, comme l’a expliqué le porte-parole de l’éducation. Aucun d’entre eux ne devra revenir suite à cette rupture des négociations. Mais selon ce responsable, les étudiants qui ont prévu de voyager durant la prochaine année scolaire pourraient être concernés, dès septembre prochain donc.

Ce coup suisse à la Croatie aura de lourdes conséquences. L’Union européenne avait déjà averti que le frein à la libre circulation aurait des conséquences dans d’autres accords d’intégration signés entre les deux territoires. Cela signifie l’abrogation (ou au moins la renégociation) des accords qui permettent un accès avantageux des produits suisses au marché de l’UE. Les exportations ou des accords d’homogénéisation du transport aérien vont cesser de 60 %.

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