© AFP

Hollande : le but de l’intervention au Mali est « d’arrêter l’agression terroriste »

Le Vif

Le président français François Hollande a affirmé ce mardi à Dubaï que l’intervention militaire française au Mali avait trois objectifs : « arrêter l’agression » des islamistes, sécuriser Bamako et préserver l’intégrité territoriale du pays.

« Nous avons trois buts dans notre intervention qui s’effectue dans le cadre de la légalité internationale, avec la demande expresse des autorités maliennes, le soutien de tous les pays africains et l’appui de l’Europe », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Il s’agit en premier « d’arrêter l’agression terroriste », « de sécuriser Bamako ou nous avons plusieurs milliers de ressortissants », et de permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale, mission confiée à la force africaine qui a notre appui ».

Il a ajouté que son pays ferait « tout pour libérer » les otages au Mali et que l’intervention militaire était « la seule solution » pour bloquer la progression des groupes islamistes armés. Les otages, « j’y pense à chaque instant mais j’ai considéré que l’intervention était la seule solution. Nous ferons tout pour qu’ils puissent être libérés. Ceux qui les ont capturés, détenus doivent réfléchir. Il est encore temps de les rendre à leur famille », a déclaré M. Hollande.

La France a lancé vendredi une intervention au Mali pour stopper la progression de combattants islamistes contrôlant le nord du pays vers la capitale Bamako. Des raids ont été ensuite visé les islamistes dans le nord du pays qui ont procédé à un repli des villes qu’ils contrôlaient.

Le chef de la diplomatie malienne en route vers Bruxelles

Le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly, prendra part au conseil des ministres européens extraordinaire qui doit faire le point sur la situation au Mali, a indiqué à Strasbourg la cheffe de la diplomatie européenne, Cathy Ashton.

« Le ministre malien des Affaires étrangères est en route pour Bruxelles où j’aurai un entretien bilatéral avec lui avant qu’il ne participe au conseil des Affaires étrangères », a indiqué la Haute représentante en référence au conclave ministériel qui, selon des sources diplomatiques, sera organisé ce jeudi à Bruxelles.

Selon Mme Ashton, les Vingt-sept adopteront à cette occasion un « paquet de mesures » d’aide destiné au Mali. L’envoi d’une mission d’entraînement de l’armée malienne -évoquée depuis des mois déjà- sera également sur la table. « Les éléments préparatoires à cette mission partiront dans les tout prochains jours », a-t-elle précisé.

Dans son intervention, Mme Ashton a salué l’initiative militaire surprise de la France pour stopper l’avancée des forces islamistes qui contrôlent tout le nord du Mali. Les eurodéputés, dans leur grande majorité, ont salué l’intervention française, la socialiste belge Véronique De Keyser notamment, estimant qu’elle visait à éviter le « développement d’un chancre » dans cette région d’Afrique.

Plusieurs députés français ont toutefois déploré que l’opération soit menée par la seule France, consacrant une nouvelle fois la paralysie européenne. « C’est en raison du déficit en matière de défense européenne que la France doit agir » seule, a ainsi grincé l’écologiste Daniel Cohn-Bendit.

Les Etats-Unis prêts à fournir toute l’aide nécessaire

Par ailleurs, les Etats-Unis sont disposés à fournir à la France toute l’aide nécessaire afin de rétablir la sécurité au Mali, a déclaré ce mardi à Lisbonne le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, excluant tout déploiement de forces américaines sur le terrain.

« Notre espoir est de pouvoir travailler avec les Français pour fournir toute l’assistance que nous pouvons pour les aider dans leur efforts », a dit M. Panetta à l’issue d’une rencontre avec son homologue portugais, José Aguiar-Branco. « Notre espoir est qu’ils parviennent à réussir et à établir une meilleure sécurité au Mali », a-t-il ajouté en précisant : « nous n’envisageons pas de mettre un pied américain sur le terrain. »

Dans l’avion qui l’emmenait à Lisbonne, M. Panetta avait déclaré que les Etats-unis étaient disposés à fournir un « appui logistique » à la France et une aide en matière de renseignement contre les islamistes, dont ceux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Nous avons toujours été préoccupés par les efforts d’Al-Qaïda d’établir des bases », avait souligné M. Panetta. « Notre engagement depuis le 11 septembre a été de poursuivre Al-Qaïda où qu’il soit pour être sûr qu’il n’ait nulle part où se cacher. Nos efforts pour affaiblir Al-Qaïda au Yémen ont été couronnés de succès » et « nous avons également réussi dans nos efforts pour le poursuivre en Somalie », a-t-il souligné.

« Le travail n’est pas terminé et nous devons continuer l’effort pour poursuivre Al-Qaïda là où il décidera de s’installer » car « Al-Qaïda demeure une menace », a-t-il ajouté. « Le fait est que la guerre contre le terrorisme continue et nous avons fait de réels progrès pour saper leur capacité à mener les attaques qu’ils souhaiteraient faire », a-t-il dit.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire