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Grèce : 13 candidats à l’asile peut-être renvoyés par erreur

Le Vif

Le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU a émis des doutes mardi sur la régularité du renvoi la veille en Turquie de 13 migrants qui souhaitaient l’asile, dans le cadre de l’accord UE-Ankara.

« Nous craignons que 13 personnes, des Afghans pour la plupart, qui avaient exprimé le souhait de pouvoir demander l’asile n’aient pas pu être enregistrés à temps », et aient donc été incluses à leur corps défendant dans le groupe des renvoyés, a indiqué à l’AFP Philippe Leclerc, le représentant en Grèce du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU.

Le HCR est en train de vérifier avec les autorités turques qu’une protection puisse être assurée si elles le souhaitent à ces personnes, a-t-il ajouté.

Selon M. Leclerc, ces 13 font partie du groupe de 66 migrants renvoyés lundi de l’île de Chios, lors de la première mise en pratique de l’accord UE-Turquie, qui a vu aussi 136 autres migrants embarqués de l’île de Lesbos à destination du port turc de Dikili.

Le plan UE-Ankara, conclu le 18 mars et censé couper la route migratoire égéenne, prévoit que tous les migrants arrivés irrégulièrement en Grèce depuis le 20 mars seront renvoyés en Turquie, y compris ceux qui sont éligibles à une protection internationale, à la condition qu’ils puissent jouir en Turquie de la protection requise.

Les autorités grecques se sont engagées à juger au cas par cas, quoique avec des procédures accélérées, si les personnes pressenties au renvoi déposent une demande d’asile.

En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, l’UE accepte d’en « réinstaller » un autre depuis la Turquie, dans la limite de 72.000.

Les 13 auraient pu selon M. Leclerc être victimes de la « confusion » régnant à Chios après la fuite vendredi de plusieurs centaines de migrants hors du camp de rétention de Vial d’où sont censés être coordonnés les départs.

Le HCR avait d’emblée mis en garde contre toute mise en oeuvre précipitée de l’accord UE-Turquie, soulignant la complexité de son application pour respecter en pratique les règles du droit d’asile que l’UE s’est engagée à observer.

Les autorités grecques ont assuré qu’aucun des 202 migrants renvoyés, dont deux Syriens, n’avait formellement déposé de demandes d’asile.

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