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Fukushima : le gouvernement élargit la zone d’évacuation

Le gouvernement japonais a décidé lundi d’étendre la zone d’évacuation aux alentours de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, actuellement fixée à un rayon de 20 km autour du site, a annoncé son porte-parole.

Le risque d’une fuite ponctuelle majeure est considérablement réduit, a affirmé lundi Yukio Edano, mais l’exposition prolongée à de faibles doses de radioactivité peut néanmoins constituer un danger qui justifie cette mesure de précaution, a-t-il expliqué. « C’est une chose très difficile, mais nous allons demander aux populations concernées de partir dans le mois à venir », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision.

Au-delà des 20 km, le gouvernement a prévu d’ordonner aux habitants de localités précises, et non dans un périmètre circulaire donné, de quitter leur domicile. Il prendra pour cela en compte les mesures de radioactivité effectuées et le cumul des radiations que les humains sont susceptibles d’y recevoir sur une longue durée.

Les six réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi (N°1), endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars, ont subi une série d’avaries et ont laissé s’échapper des vapeurs radioactives.

Le gouvernement avait déjà évacué les personnes résidant dans un rayon de 20 km et recommandé à celles habitant à une distance située de 20km à 30km de partir ou de se calfeutrer.

Des organismes internationaux, comme l’Agence Internationale de l’Energie atomique (AIEA), ont depuis plusieurs semaines souhaité une extension de la zone d’évacuation.

La centrale nucléaire continuait de donner des signes d’inquiétude dimanche. Les techniciens de l’opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) se sont activés pour terminer le déversement dans la mer de 11.500 tonnes d’eau faiblement radioactive afin de faire de la place dans des cuves pour évacuer une eau plus polluée. Cette initiative controversée avait provoqué l’inquiétude des voisins de la Chine, dont la Chine et la Corée du Sud.

Une minute de silence pour les victimes

Une minute de silence a été observée lundi dans le nord-est du Japon par des survivants et des sauveteurs un mois après le séisme et le tsunami géants survenus le 11 mars à 14H46 (05H46 GMT).

Cette catastrophe, la plus grave qu’ait connue l’archipel depuis la Deuxième guerre mondiale, a fait plus de 27.000 morts et disparus, selon un bilan encore provisoire de la Police nippone.

A l’heure exacte où la première secousse, de magnitude 9, a frappé les côtes Pacifique du Tohoku (nord-est), les sirènes ont retenti et la population locale s’est immobilisée pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes.

« Nous ne vous abandonnerons pas »

Le Premier ministre japonais Naoto Kan a promis dimanche de tout faire pour aider les sinistrés qui ont tout perdu, en lançant lors d’une visite dans un port dévasté: « nous ne vous abandonnerons pas ».

Pour sa deuxième visite sur le terrain, M. Kan, toujours bas dans les sondages d’opinion, s’est rendu sur le port d’Ishinomaki gravement endommagé par le séisme et surtout le tsunami géant qui a suivi.

Le Premier ministre a également promis la construction d’un premier lot de 70.000 habitations dans le nord-est, où un total de 150.000 personnes vivent encore dans des centres d’accueil.

Après une période de deuil d’un mois, le gouvernement estime que l’heure est venue de la reconstruction. Un comité spécial chargé d’organiser les travaux dans le Tohoku doit être mis en place officiellement aujourd’hui.

Elections locales éclipsées

Les opérations de vote ont débuté dimanche au Japon pour des élections locales, dont celles de douze gouverneurs y compris celui de Tokyo, à l’issue d’une campagne totalement éclipsée par les suites de la catastrophe.

Il y a encore un mois, ces élections étaient considérées comme un test de la popularité du Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan, au pouvoir depuis dix mois, mais en chute libre dans les sondages et contesté au sein même de sa formation, le Parti Démocrate du Japon (PDJ).

Mais face à cette catastrophe les candidats et les partis ont décidé de mener une campagne discrète, en évitant la confrontation. Ils n’ont guère attiré l’attention des médias et de l’opinion, polarisés sur le séisme et le tsunami.

L’un des principaux enjeux du scrutin concernait la réélection du gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, un nationaliste controversé qui bénéficiait d’une avance confortable dans les sondages. Il a remporté un quatrième mandat consécutif.

Les électeurs doivaient également choisir onze autres gouverneurs, les maires de quatre grandes villes et renouveler les assemblées de 41 préfectures et de 15 communes importantes.

Le Vif.be, avec Belga

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