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France : Cantona président ?

Eric Cantona se lance dans une vraie-fausse candidature à la présidentielle pour mettre en lumière la crise du logement. Un buzz ou un engagement sincère?

Il demande 500 signatures pour ne pas se présenter à la présidentielle. Preuve qu’Eric Cantona ne fait jamais rien comme tout le monde. Après un appel aux citoyens à vider leurs comptes bancaires, fin 2010, qui avait eu un succès mitigé, l’ex star du football fait un appel du pied sur le terrain du logement. Il a envoyé lundi une lettre aux maires de France pour récolter des parrainages et a trouvé un relais de choix en une de Libération ce mardi.

L’ancien buteur explique ne pas vouloir se porter candidat, mais vouloir « faire du logement la priorité de la présidentielle ».
Ex-footballeur, acteur, Eric Cantona est un citoyen « attentif à notre époque », écrit-il dans sa lettre aux maires de France, mais n’entre pas -pour l’instant?- en politique à proprement parler. « Mon objectif, vous l’aurez compris, est de recueillir 500 signatures au moins (…) Elles me permettront de porter un message simple, mais clair; un message de vérité, mais de respect », poursuit-il. Pas question, donc, d’entrer dans un match avec Sarkozy, Hollande, Bayrou et les autres.

Le « King » va vers une démarche semblable à celle de Nicolas Hulot en 2007, qui avait menacé de se présenter pour faire avancer ses idées. Un précédent prête tout de même à réfléchir: la candidature de Coluche, en 1981, était partie d’une plaisanterie. L’humoriste a fini par se prendre au jeu, mais sans parvenir à réunir les 500 signatures requises.

Son programme? Le logement, le logement, toujours le logement. N’allez pas lui demander son avis sur le nucléaire ou l’avenir de la Syrie, puisqu’on vous dit qu’il n’est pas candidat pour de vrai! « On peut s’engager pour de nombreuses causes, toutes importantes, mais on ne peut pas tout faire. Si j’ai choisi celle du logement, c’est qu’elle me semble essentielle et qu’elle concerne 10 millions de personnes », explique-t-il dans une interview à Libération. En 2010, il avait déjà participé à une publicité contre le mal logement de la Fondation Abbé Pierre.

Sait-il jouer collectif?

Quand, en 2010, Eric Cantona a invité les citoyens à retirer leur argent des banques, il a été qualifié d’irresponsable. En 2012, le « King » ne fait plus tout à fait cavalier seul. Difficile de savoir si sa décision est méditée ou précipitée, mais la Fondation Abbé Pierre (FAP) s’en réjouit. Il s’attire même quelques marques de sympathie de la part de quelques politiques. « C’est quelqu’un de très audacieux, a déclaré Jean-Luc Mélenchon,co-président du Parti de gauche, interrogé par RTL. Bienvenue à Cantona! »

« La question du mal logement est un thème essentiel, a souligné la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, Cécile Duflot, sur France Inter ce mardi. Mais c’est la démonstration que pour parler d’un sujet il faut être candidat à la présidentielle », regrette-t-elle. La nouvelle initiative de l’ancien joueur de Manchester United en déconcerte certains.

Philippe Poutou, candidat du NPA (le Nouveau Parti anticapitaliste , un parti politique français d’extrême gauche), a du mal à y croire: « Eric Cantona? C’est quoi cette histoire, ce n’est pas une blague? répond-il à RTL. Il y a des gens qui ont un côté sympa, mais après on a du mal à les suivre ».

Actuellement comédien, il est en ce moment en tournée avec la pièce de théâtre « Ubu enchaîné » mise en scène par le Britannique Dan Jemmett d’après l’oeuvre d’Alfred Jarry.

LeVif.be avec L’Express.fr

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