© Reuters

Explosions marathon de Boston : trois morts et des nombreux blessés

Le Vif

Trois personnes ont été tuées et 144 autres blessées lors d’une double explosion à Boston non loin de l’arrivée du marathon, l’un des principaux au monde. Si celles-ci présentent tous les signes d’un attentat, le président Obama avoue que, pour l’instant, ils « ne savent pas qui a fait ça ni pourquoi ». Le point sur l’enquête.

Les explosions ont fait au moins 3 morts, d’après le dernier bilan. Selon les médias américains, une des victimes serait un enfant de 8 ans. Quelque 141 personnes sont actuellement soignées dans les hôpitaux de Boston. CNN parle de 17 blessés dans un état critique et de 25 blessés graves. Au moins huit enfants feraient partie des victimes.

Que s’est-il passé ?

C’est une tradition aux Etats-Unis: le marathon de Boston, le plus ancien du monde, se déroule tous les ans lors du Patriots’ Day, un jour férié dans la région. Mais l’édition 2013 de l’évènement a pris une tournure dramatique: vers15 heures, une première bombe a explosé dans la foule venue encourager les athlètes, à quelques mètres de l’arrivée. 12 secondes plus tard: nouvelle déflagration à une centaine de mètres de la première. Trois personnes, dont un petit garçon de 8 ans, sont décédées. D’après la chaîne de télévision américaine, CNN, au moins 141 blessés sont soignés dans les différents hôpitaux de la ville, dont une dizaine serait encore entre la vie et la mort. Plusieurs victimes auraient également été amputées. « Il y a tellement de personnes sans jambes. Du sang, du sang partout. Des os, des fragments, c’est dégoûtant », raconte dans le New York Times un policier de la ville.
Selon la presse, les bombes -cachées dans les poubelles selon les premiers éléments de l’enquête- étaient fabriquées pour faire un maximum de victimes. Elles contenaient des clous, éclats d’obus, morceaux de verres. Il s’agirait de bombes artisanales activées à distance, probablement par téléphone portable. C’est pour cette raison que le réseau téléphonique a été coupé quelques heures après l’explosion afin d’éviter que d’autres engins explosifs soient activés.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

D’autres bombes découvertes ?

Une troisième explosion a eu lieu en même temps à la Bibliothèque JFK de Boston. L’incident semble en réalité  » être lié à un feu ». En revanche, une autre bombe, qui n’a pas été activée, a été découverte. Elle est actuellement en cours d’analyse. D’après le Wall Street Journal qui cite des sources officielles, les forces anti-terrorisme déployées à Boston auraient trouvé cinq bombes au total. « Ces explosifs – qui s’ajoutent aux deux bombes qui ont explosé près de la ligne d’arrivée du marathon – ont été découverts après une inspection frénétique des paquets suspicieux, la plupart abandonnés alors que les piétons, les coureurs et les autres essayaient de s’échapper des rues bondées de monde. Chaque détonateur a été désamorcé ou est en train d’être désamorcé, ont ajouté les sources officielles. » L’information n’a pas été confirmée par les autorités.

Plus de 26.000 personnes participaient au marathon de Boston, la course la plus ancienne des Etats-Unis, dont 23 Belges, selon le site officiel du marathon. Les deux explosions, au centre de la ville, se sont produites « simultanément », a annoncé le chef de la police Ed Davis, évoquant de « nombreuses victimes ».

Plusieurs villes ont renforcé leurs mesures de sécurité

Plusieurs villes, dont New York et Washington, ont renforcé leurs mesures de sécurité. Cette dernière a également été augmentée devant certains hôtels et autres lieux connus.Le président Barack Obama a ordonné que toutes les mesures nécessaires soient prises pour enquêter et faire face aux conséquences de ces explosions, a affirmé un responsable américain précisant que le président était en contact avec les autorités sur place. M. Obama a peu après été briefé sur la situation par le directeur du FBI Robert Mueller et la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano. La première explosion, sur le bas côté de la route empruntée par les coureurs, a soulevé une énorme nuage de poussière. Les gens se ont mis à hurler, certains cherchant désespérément à fuir en grimpant sur les barrières. « Deux bombes ont explosé près de la ligne d’arrivée (…) nous travaillons avec la police pour savoir ce qui s’est exactement produit », ont indiqué les organisateurs du marathon sur leur page Facebook.

Certains blessés ont été traités sur place, la tente médicale à l’arrivée du marathon transformée en salle de triage. D’autres ont été rapidement transportés dans les hôpitaux de la ville. Une troisième explosion a eu lieu à la Bibliothèque JFK de Boston, a par ailleurs indiqué la police avant de préciser un peu plus tard que l’incident semblait en réalité « être lié à un feu ». Le Sénat à Washington a observé dans la soirée une minute de silence en solidarité avec les victimes.

« Nous ne savons pas qui a fait ça ni pourquoi »

Le président américain Barack Obama a déclaré que ses services ne savaient toujours pas qui était à l’origine des deux explosions survenues lundi lors du marathon de Boston ni quelle en était la cause. « Nous ne savons toujours pas qui a commis ces actes, ni pourquoi », a souligné M. Obama lors d’une brève intervention depuis la Maison Blanche. « Nous n’avons pas encore toutes les réponses », a indiqué le président sans évoquer explicitement la piste terroriste. « Nous irons jusqu’au bout. Nous allons découvrir qui a fait ça. Nous allons découvrir pourquoi ils ont fait ça », a-t-il encore martelé. « Tout individu ou tout groupe tenu pour responsable devra répondre de ses actes devant la justice », a-t-il ajouté. Le président a également assuré que la sécurité serait renforcée autant que « nécessaire » dans le pays.

La Pennsylvania Avenue, qui relie la Maison Blanche au Capitole des Etats-Unis, est ainsi interdite aux piétons. Le contrôle est également renforcé dans les aéroports du pays. Des restrictions de vols au-dessus de Boston ont été décidées par l’agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) et des avions ont été gardés au sol.

Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a condamné les attaques. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, et le Premier ministre britannique David Cameron se sont quant à eux dits choqués.De son côté, le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a
demandé aux préfets et forces de sécurité de « renforcer sans délai la présence des patrouilles » en France. Le ministère appelle l’ensemble des citoyens faire preuve de vigilance quant à la présence éventuelle de colis suspects ou de bagages abandonnés, sans céder à l’esprit de panique.

Les principales pistes

Pour l’heure, les attaques n’ont pas été revendiquées. « Nous n’avons pas encore toutes les réponses. Nous ne savons pas encore qui a fait ça, ou pourquoi », a déclaré Barack Obama, trois heures après l’attentat. Et de promettre: « mais nous trouverons, et ceux qui sont responsables, individus ou groupes, sentiront tout le poids de la justice ».

Deux pistes semblent cependant se dégager: celle d’une attaque extérieure, menée par Al-Qaeda et celle d’un attentat commis par un ressortissant américain. La première s’appuie notamment sur la configuration de l’attentat: les explosions simultanées sont généralement une « signature d’Al-Qaeda. Si cette hypothèse se vérifie, il s’agit de la première attaque terroriste meurtrière sur le sol américain depuis le 11 septembre.

L’autre théorie s’appuie sur le jour choisi pour commettre ces explosions. En effet, le choix de frapper pendant le Patriot Day, un jour férié qui commémore une bataille pour l’indépendance, est en effet hautement symbolique. D’autant que ce lundi était le dernier jour… pour payer les impôts. Les médias américains avancent l’hypothèse d’un attentat punitif contre la politique de Barack Obama.

« Pas d’indications qu’il y ait des victimes belges »

Le SPF Affaires étrangères n’a pas reçu d’indications ni de la part des Affaires étrangères américaines ni du consul honoraire de Belgique à Boston selon lesquelles il y aurait des Belges parmi les victimes des explosions survenues au marathon de Boston, a indiqué mardi son porte-parole. Une certitude à 100 pc ne peut pas encore être garantie et les Affaires étrangères suivent l’évolution de la situation de près. « Nous n’avons pas encore reçu d’appel de familles inquiètes », précise encore le porte-parole. « Nous n’avons donc aucune indication selon lesquelles des Belges se trouveraient parmi les victimes. » Aucun numéro d’urgence n’a pour le moment été installé. 23 Belges participaient au marathon.

Le plus vieux marathon du monde

Le marathon de Boston est le plus vieux marathon du monde et fêtait son 117e anniversaire après avoir été couru pour la première fois en 1897, par moins d’une vingtaine de concurrents. Traditionnellement disputée le troisième lundi d’avril dans la capitale du Massachusetts, cette course, qui fait partie des six Marathons mondiaux majeurs, avec les 42,195 km de New York, Chicago, Berlin, Londres et Tokyo, n’a jamais connu d’interruption depuis sa première édition, même si elle n’est disputée sur la distance olympique officielle que depuis 1924. Considéré comme l’un des marathons les plus difficiles, en raison de son parcours accidenté, le marathon de Boston ne peut donner lieu à un record officiel, la ligne d’arrivée étant à une altitude inférieure à celle de la ligne de départ.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire