Espagne: les conservateurs prêts à négocier avec les libéraux

Les conservateurs espagnols, tenus de trouver un accord avec d’autres partis pour espérer rester au pouvoir, ont accepté mercredi de négocier avec les libéraux qui exigent d’eux des mesures anti-corruption.

L’éventuel appui des libéraux de Ciudadanos est indispensable – mais pas suffisant – pour permettre au conservateur Mariano Rajoy d’être reconduit à la tête du gouvernement.

Vainqueur des élections législatives de décembre et de juin dernier mais sans alliés, M. Rajoy a été incapable de former un gouvernement et ne fait qu’expédier les affaires courantes depuis huit mois.

A l’issue d’une réunion du comité exécutif du Parti populaire (PP) qu’il dirige, M. Rajoy a déclaré mercredi avoir obtenu « l’autorisation de négocier avec Ciudadanos ». Il a cependant refusé de dire si le PP avait accepté les six conditions posées par ce petit parti libéral dirigé par Albert Rivera. « Nous n’avons pas parlé des conditions, très franchement. Personne n’a dit un mot sur aucune de ces conditions », a soutenu M. Rajoy devant la presse.

Outre une réforme électorale, les libéraux ont exigé une batterie de mesures anti-corruption, telle la formation d’une commission d’enquête parlementaire sur le financement présumé illégal du PP.

Même si M. Rajoy obtenait l’appui de Ciudadanos au terme de négociations, cela ne lui suffirait pas pour être reconduit. Le PP compte 137 sièges sur 350 et avec le seul soutien des 32 députés libéraux, il n’arriverait qu’à 169 voix, alors que la majorité absolue est de 176. Il a aussi besoin de l’abstention du Parti socialiste (PSOE) pour remporter un vote de confiance à la majorité simple. Mais le PSOE, second parti d’Espagne avec 85 députés, la lui refuse.

« Nous allons voter contre » son investiture, a confirmé mercredi le dirigeant socialiste Pedro Sanchez, devant la presse. « Il ne peut y avoir de régénération que si Rajoy n’est plus chef de gouvernement », a-t-il insisté.