En excluant les sunnites du pouvoir, l’Irak a pris le risque du chaos
L’Arabie saoudite a ouvertement accusé lundi le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki d’avoir conduit l’Irak au bord du gouffre par sa politique d’exclusion des sunnites et réclamé la formation d’un gouvernement d’entente nationale.
Dans la première réaction officielle depuis l’offensive fulgurante des jihadistes en Irak, le gouvernement saoudien s’est en outre déclaré « opposé à toute ingérence étrangère dans les affaires internes » de son voisin, en allusion à une possible intervention de l’Iran ou des Etats-Unis pour contenir la progression des extrémistes.
Pour Ryad, poids lourd du monde arabe, l’offensive des jihadistes et d’autres groupes sunnites qui ont pris en quelques jours d’importantes parties du territoire a été provoqué par « la politique confessionnelle et d’exclusion » menée par M. Maliki depuis des années. Le gouvernement saoudien a réclamé « des mesures garantissant à toutes les composantes du peuple irakien une véritable participation » dans la gestion des affaires publiques et estimé que la seule issue à la crise était « la formation rapide d’un gouvernement d’entente nationale » dans lequel M. Maliki n’aurait pas sa place.
Depuis l’accession au pouvoir de M. Maliki en 2006, ses relations sont tendues avec les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite qui a refusé à plusieurs reprises de le recevoir, lui reprochant de marginaliser les sunnites.
Alors que la communauté internationale s’est alarmée de la poussée des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), soutenus notamment par des partisans du régime déchu de Saddam Hussein, les médias proches du royaume saoudien la présentent comme une insurrection des sunnites, marginalisés depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.
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