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Des tirs pakistanais à l’origine des frappes de l’Otan ?

Des tirs provenant d’un poste militaire pakistanais sont à l’origine des frappes aériennes de l’Otan qui ont tué samedi 24 soldats à la frontière afghane, rapporte lundi le Wall Street Journal citant des responsables afghans et occidentaux.

Selon le quotidien américain, l’intervention d’hélicoptères et d’avions de chasse était destinée à protéger des troupes afghanes et de la force internationale de l’Otan (Isaf) qui croyaient être prises sous le feu de combattants talibans.

« Il y a eu des tirs contre des soldats de l’armée afghane qui ont demandé un appui (aérien) et c’est ce qui s’est passé », a déclaré à Kaboul un responsable afghan ayant requis l’anonymat. Le gouvernement afghan, a-t-il ajouté, croit que les tirs venaient d’une base militaire pakistanaise et non des insurgés présents dans la zone tribale qui sépare les deux pays et que Washington considère comme un repère d’Al-Qaïda.

Cette version est corroborée par des responsables afghans travaillant dans la zone frontalière, dont un, appartenant à la police, a affirmé que les autorités pakistanaises avaient été averties à temps des frappes aériennes de l’Otan.

« C’était une opération défensive », a affirmé pour sa part un responsable occidental, confirmant que les forces afghanes et de l’Otan « étaient sous le feu (des soldats) d’une base militaire pakistanaise ».

Le Pakistan dément que ses soldats aient tiré en premier

L’armée pakistanaise a fermement démenti que ses soldats aient tiré en premier. « Cela n’est pas vrai. Ils se fabriquent des excuses », a déclaré à l’AFP le général Abbas. « Et d’ailleurs », s’il y a eu des tirs pakistanais, « quelles sont leurs pertes? « , s’est-il ironiquement interrogé.

Le Pakistan a fait part dimanche aux Etats-Unis de sa « fureur » et de sa volonté de réviser leur coopération dans la lutte
antiterroriste après ce que l’Alliance atlantique a admis être un « tragique incident involontaire ».

Il s’agit de la pire bavure de la coalition emmenée par l’armée américaine depuis qu’Islamabad s’est allié à Washington dès la fin 2001 dans sa « guerre contre le terrorisme ». Elle ravive la crise bilatérale provoquée par le raid clandestin de commandos américains qui avaient tué Oussama Ben Laden le 2 mai dernier dans le nord du Pakistan.

Le Vif.be, avec Belga

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