© BELGAIMAGE

Des attentats à Jakarta font au moins sept morts, dont cinq des assaillants

Au moins sept personnes, dont cinq assaillants, ont péri jeudi dans des attaques qui ont semé le chaos àJakarta, faisant craindre que le groupe Etat islamique n’ait fait des émules dans l’archipel d’Asie du Sud-Est.

Au moins deux kamikazes se sont vraisemblablement fait exploser dans un quartier du centre de la capitale qui abrite les bureaux de plusieurs agences de l’ONU et des ambassades, notamment celle de France, d’où des explosions ont été entendues.

L’identité des assaillants -qui ont notamment pris pour cible un café Starbucks- demeurait inconnue, mais le président Joko Widodo a d’emblée dénoncé des actes « terroristes » et la police a annoncé qu’un groupe lié à l’EI était soupçonné d’avoir perpétré les attaques.

Les autorités avaient annoncé il y a quelques semaines avoir déjoué un attentat suicide projeté par des extrémistes présumés pour certains liés à l’EI.

« Cinq terroristes sont morts », a annoncé aux journalistes en fin d’après-midi le ministre indonésien de la Sécurité Luhut Panjaitan, ajoutant qu’un Indonésien et un Néerlandais avaient été tués.

L’ambassade des Pays-Bas n’a pas confirmé cette information, indiquant qu’un de ses ressortissants avait été blessé et hospitalisé.

Alors que pendant plusieurs heures, elle avait mis en garde contre le risque de tireurs embusqués, la police a finalement affirmé en fin d’après-midi que tous les assaillants étaient neutralisés. « La situation est sous contrôle », a déclaré Muhammad Iqbal, porte-parole de la police de Jakarta.

« Comme un tremblement de terre »

Ce dernier a également affirmé que cinq policiers, un civil étranger et quatre civils indonésiens avaient été blessés.

Le déroulé précis de ces attaques demeurait, à l’instar de son bilan, également incertain. Selon plusieurs témoins, les premières déflagrations ont retenti peu après 10H30 (03H30 GMT). Certains ont fait état d’au moins six explosions, non loin du Sarinah, un centre commercial.

« J’ai entendu une forte explosion, comme un tremblement de terre », a raconté à l’AFP Ruli Koestaman, un homme de 32 ans qui assistait alors à une réunion. « Nous sommes tous descendus. »

« On a vu que le Starbucks à côté était également détruit. J’ai vu un étranger, un Occidental, avec la main mutilée mais en vie. »

Dans un communiqué depuis son siège américain de Seattle, le géant du café Starbucks a annoncé la fermeture, « jusqu’à nouvel ordre », de toutes ses enseignes à Jakarta, par mesure de précaution.

« Tout le monde s’est rassemblé et un terroriste est arrivé et a commencé à nous tirer dessus et à tirer sur le Starbucks », a poursuivi le témoin, en précisant que l’homme avait également ouvert le feu sur un journaliste.

Des photographies montrent notamment les corps ensanglantés de deux personnes -vraisemblablement des civils- sur le bord d’une avenue à proximité d’une guérite de la police totalement dévastée

L’EI avait lancé un avertissement énigmatique avant les attaques

Il n’a pas pu être établi pour le moment si ces attaques avaient été perpétrées par l’EI, mais un porte-parole de la police indonésienne, Anton Charliyan, a indiqué qu’un avertissement énigmatique avait été lancé avant les attentats par le groupe djihadiste. « L’avertissement disait qu’il y aurait un concert en Indonésie et que ce serait dans les informations internationales », a déclaré M. Charliyan à une station de radio indonésienne, sans autres détails.

Plusieurs projets d’attentats en Indonésie avaient été déjoués en décembre, certains liés à l’EI, selon la police.

Contenu partenaire