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Catalogne: Madrid décidé à empêcher le retour de Puigdemont même « en ULM ou en bateau »

Le Vif

Le ministre espagnol de l’Intérieur a assuré mardi que les forces de l’ordre étaient sur le qui-vive « partout » dans le pays pour empêcher que l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont rentre incognito « en hélicoptère, ULM ou bateau » voire « dans le coffre d’une voiture ».

Carles Puigdemont, exilé en Belgique depuis fin octobre, brigue à nouveau la présidence de sa région mais risque d’être arrêté et placé en détention provisoire pour « rébellion », « sédition » et « malversation de fonds » s’il rentre en Espagne.

Interrogé sur la possibilité qu’il passe la frontière incognito pour se faire investir président par le parlement catalan, le ministre a répondu à la télévision publique espagnole TVE: « Nous travaillons pour que ça ne puisse pas se produire, aux frontières et à l’intérieur des frontières, partout ». « Nous allons faire en sorte qu’il ne puisse pas entrer (au parlement), pas même dans le coffre d’une voiture », a dit M. Zoido, s’avouant « très préoccupé parce qu’on ne sait pas à quoi s’attendre avec une personne ayant une telle conduite ».

Avec des experts de la Garde civile et de la Police nationale, « nous allons travailler intensément – matin, midi et soir » pour qu’il ne puisse entrer en secret, a-t-il insisté. Le ministre a souligné que « la frontière à couvrir est très étendue », traversée de grandes voies et de chemins ruraux et qu' »on peut entrer en hélicoptère, en ULM, en bateau », etc.

Le ministre a accusé M. Puigdemont d’avoir « monté un cirque » depuis l’étranger, en assurant que « le poids de la justice allait retomber sur lui aussi », en référence aux trois députés indépendantistes déjà emprisonnés. « Il est en situation de rébellion, il fuit la justice espagnole et cela ne peut pas être lui qui détermine la suite des évènements », a dit le ministre, alors que tout le pays attend de savoir si M. Puigdemont entend réellement être investi et comment.

Les juristes du parlement catalan ont déjà « dit qu’une investiture par voie télématique n’est pas possible », a souligné M. Zoido. « Qu’il se rende et sinon, qu’un autre soit candidat à la présidence » du gouvernement catalan, a-t-il souhaité.

Ce ministre avait récemment fait les gros titres de la presse en reconnaissant que l’administration espagnole ne savait toujours pas vraiment comment les urnes – tant recherchées par les forces de l’ordre – avaient pu être acheminées partout en Catalogne pour le référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre.

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