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Au Botswana, les éléphants sont des « réfugiés politiques »

Stagiaire Le Vif

Traqués par dizaines de milliers pour leurs défenses, les éléphants bénéficient d’un statut privilégié au Botswana, où les forces de l’ordre ont le devoir de tirer à balles réelles sur les braconniers.

Pour sauver ses éléphants (130 000 sur environ 470 000 survivants pour l’ensemble de l’Afrique), le Botswana, au sud du continent, a mis au point une série de mesures draconiennes. Parmi elles, la « tolérance zéro » envers les braconniers. « Ceux qui entrent dans notre pays avec une arme pour tirer sur nos ressources naturelles et pensent en ressortir vivants vont être déçus », prévient le ministre de l’Environnement et du Tourisme Tshekedi Khama. « Et je ne vais pas m’excuser. C’est comme ça que ça marche ici. »

Une méthode qui semble efficace. Selon le recensement officiel de l’ONG Éléphants sans frontières seules 18 carcasses du pachyderme ont été dénombrées en 2014. « Et pas un seul n’avait été tué par un braconnier », se réjouit Mike Chase, le cofondateur de l’organisation.

Avec un territoire de 582 000 km2 (19 fois la Belgique) occupé par seulement 2 millions d’habitants, le Botswana ne manque pas d’espace dont peuvent profiter les éléphants. Jusqu’à en attirer des pays voisins, comme le Zimbabwe et Zambie ? « Ce sont des animaux très intelligents. Lorsqu’ils sont perturbés quelque part, ils se déplacent vers un endroit où ils savent qu’ils seront en sécurité », théorise Mike Chase. « Au Botswana, beaucoup de nos éléphants sont en fait des réfugiés politiques, qui ont fui les persécutions. »

Selon les prévisions, l’espèce est menacée d’extinction d’ici une ou deux décennies, au rythme de 20 000 à 30 000 tués par an. En 30 ans, le braconnage, qui alimente le marché mondial de l’ivoire, a fait plus de 700 000 victimes, rien que sur le continent africain. A.V.

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