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La passion monomaniaque des Japonais pour les emballages

Malgré le fait que le Japon est l’un des pays où l’on recycle le plus, il semble aussi être le plus gros consommateur du suremballage. Le moindre aliment y est emballé plutôt deux fois qu’une constate le site Vice. Un phénomène encore renforcé par la tendance mondiale au snacking et une tradition séculaire qui place l’emballage au centre de toutes les attentions

En 2010 au Japon on aurait recyclé 77% des déchets plastiques. Mais l’effort ne semble pas de mise lorsqu’il s’agit de réduire la masse des emballages. Au pays du soleil levant, le moindre fruit est par exemple emballé sous une tonne de cellophane. Cela serait en partie dû au sens exacerbé de l’hygiène des Japonais et à une stricte réglementation. Par ailleurs, les Japonais préfèrent avoir traditionnellement de petites portions sur eux, ce qui fait que la portion individuelle reste très prisée.

S’il étonne, le phénomène n’est pourtant pas neuf. Il existe une tradition séculaire de l’art d’offrir au Japon et qui rend l’emballage presque aussi important que le cadeau. Si autrefois, on utilisait un carré de tissu (le furoshiki) pour emballer les cadeaux, il est aujourd’hui remplacé par le carton et une montagne de plastique. Tout ce qui peut s’offrir ou se manger fait donc l’objet d’une surenchère dans l’emballage.

Le snacking

Une tendance d’emballage excessif qui n’est hélas pas limitée au Japon puisque le snacking, le grignotage en lieu et place d’un repas, se développe dans de nombreux pays. Il représente un chiffre d’affaires de 374 milliards de dollars pour l’année écoulée. Des en-cas souvent emballés individuellement pour pouvoir être mangés sur le pouce. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les Européens qui en sont les plus friands. Cependant, avec une croissance annuelle de 4%, l’Asie n’est pas en reste. Les géants occidentaux de l’agroalimentaire ont peu à peu introduit les snacks « globalisé » en Asie. Ceci dit, pour les japonais comme le précise LesEchos.fr, « ils ne s’autoriseront, par exemple, jamais à manger en marchant dans la rue. Pour boire une canette de café chaud ou un Orangina acheté dans un distributeur automatique de l’Archipel, ils resteront près de la machine ou emporteront leur boisson au bureau. Dans l’après-midi, beaucoup d’employés s’autoriseront une brève pause dans la salle commune pour goûter les «  O-miyage  » – ou souvenirs – ramenés par un collègue d’un récent voyage. »

Le bonbon japonais

Le summum de l’emballage excessif étant souvent atteint par les sucreries. En effet, dans le pays du soleil levant, il n’est pas rare que chaque bonbon soit emballé individuellement et de façon outrancière. Le bonbon japonais est quelque chose de relativement nouveau ou du moins guère embourbé dans une tradition séculaire. Ce qui fait que lorsqu’il s’agit de sucreries, les Japonais se ruent vers le grand n’importe quoi. Au-delà des parfums somme toute très locaux comme le goût ramen, c’est surtout dans la forme que la créativité semble débridée. Avec néanmoins une constante précise le Manger.fr : le Kawai, un adjectif japonais signifiant approximativement « mignon ».

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