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La Lambada: l’histoire pas si chaleureuse d’un tube de l’été

Le Vif

1989, la France fond devant La Lambada, tube de l’été sponsorisé par Orangina. Retour sur l’histoire pas forcément si belle de sa création.

21 juin 1989, la France plonge dans la Lambada, tube estival qui s’écoule à plus de 1 million 700 000 exemplaires en France et 15 millions dans le monde. Cette « ritournelle brésilienne » est même, au cours d’une grande fête à Gorki Park à Moscou, promue « danse de la liberté », écrit L’Express en 1996.

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La recette de la Lambada? Un véritable cocktail musical: rythme entraînant assuré par un accordéon joyeux, festif, clip sensuel, chorégraphie identique, avec frottements de corps très prononcés. La Lambada est chantée et jouée par Kaoma, groupe qui est à lui seul un appel à la fête universelle, puisque composé d’Antillais, de la Martinique et de la Guadeloupe, d’un Toulousain, d’un Sénégalais et de la chanteuse brésilienne Loalwa Braz. Deux incroyables talents d’à peine dix ans sont aussi de la partie, Chico et Roberta. Leur danse endiablée reste encore dans les mémoires. Depuis, ils seraient respectivement devenus -ce n’est pas confirmé-, prêtre et vétérinaire…

La Lambada, offrez-la secouée

L’autre star du clip est une grande dame, âgée et à la silhouette de poire, mais toujours pétillante: la bouteille d’Orangina. La marque sponsorise le lancement du clip en France. Avec Orangina, la fête est plus folle. L’occasion est donc trop belle de ne pas inclure quelques clins d’oeil intéressés dans le clip. Le site Veille Brand Content a même listé d’une « intégration subtile, pertinente », et pas très discrète: « Le clip commence avec le O! d’Orangina; une femme agite alternativement les maracas et des bouteilles d’Orangina; les danseuses sont habillées d’une robe jaune à pois aux couleurs de la marque ; un bar propose de boire de l’Orangina et une affiche Orangina orne le bar… »

L’affaire Lambada

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Au début, la naissance de la Lambada, c’est un beau roman, une belle histoire. Avant de se tranformer en un sombre scénario digne d’un OSS 117. A l’origine, les producteurs français Olivier Lorsac et Jean Karakos découvrent la Lambada alors qu’ils sont au Brésil. De retour en France, ils adaptent le titre bolivien Llorando se fue pour le groupe Kaoma. Mais voilà, sans demander l »autorisation (!) au groupe bolivien original, Los Kjarkas créé par les frères Ulises et Gonzalo Hermosa. La flûte de pan d’origine remplacée par de l’accordéon et les paroles espagnoles traduites en portugais. Peu malin celui qui ne voit pas la ressemblance:

Avec les millions de disques vendus de par le monde, pas besoin d’Internet, le groupe Los Kjarkas entend vite parler de la Lambada. Il attaque en justice. « Ce ne sont pas deux Boliviens mal armés pour le combat judiciaire qui attaquent. Quand Ulises et Gonzalo Hermosa s’en prennent à  » Chico d’Oliveira (pseudonyme d’Olivier Lorsac), c’est aussi avec toute la puissance de feu de leur maison de disques, EMI. »

Résultat en mai 1991: les frères Hermosa récupèrent les 6 millions de francs déjà perçus en droits d’auteurs, mais par d’autres… Ulises Hermosa meurt d’un cancer en 1992, à 34 ans. Quant à Olivier Lorsac, « mesure exceptionnelle et symbolique : pour la première fois depuis trente ans » rappelle Le Figaro, « la Sacem lui inflige un blâme en juin 1990. »
Aujourd’hui, la Lambada comptabilise plus de 40 millions de vues sur Youtube.



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