Un des hobbys favoris de James Kingston ? Se balancer mains nues à des centaines de mètres de haut (Southampton, Angleterre). © Capture d'écran Youtube (James Kingston channel)

« L’Urban climbing » : ces jeunes qui trompent la mort entre ciel et terre

Stagiaire Le Vif

 » Stressant « ,  » Flippant  » voire carrément  » irresponsable « ,… Les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer  » l’Urban climbing « , cette discipline qui consiste à gravir des gratte-ciels à la seule force des mains, sans équipement ni mesures de sécurité. Entre vertige de la mort et fascination morbide.

Depuis plusieurs années, de jeunes intrépides – ou inconscients, c’est selon – s’amusent à poster sur Internet des vidéos d’eux-mêmes en train d’escalader les plus hauts immeubles du monde. Tournées en mode GoPro, ces capsules de l’extrême font la joie de millions d’internautes avides de frissons et ont même fait l’objet d’un documentaire réalisé par la chaine britannique Channel 4. « Don’t look down » (« ne regardez pas en bas ») n’a pas manqué de faire réagir lors de sa diffusion en 2014, qualifié de « complètement irresponsable » par les téléspectateurs.

L’émission suit les aventures de deux acrobates du ciel parmi les plus réputés ; James Kingston, un anglais de 23 ans et Pavel, 28 ans originaire d’Ukraine, plus connu sous le surnom de « Mustang Wanted ». Tous deux se confient sur leur passion illégale, davantage le fruit de débrouillardise et de prouesse physique que de la seule escalade.

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James Kingston, suspendu au sommet d’une grue à Southampton (Angleterre).

Alain Robert et le Parkour comme inspirations

Bien avant l’émergence de réseaux sociaux, un Français avait déjà popularisé l’escalade urbaine à sa manière. Alain Robert, 53 ans et surnommé le « Spider-Man français », fut le premier à gravir seul et sans accroche des hauts buildings de Paris. Autre source d’inspiration ; le Parkour, une discipline qui consiste à se mouvoir en milieu urbain comme dans un parc remplit d’obstacles. Théorisé dans les années 90, ce sport mêle à la fois performance physique, équilibre et confiance en soi dans un environnement où chaque difficulté se doit d’être franchie différemment.

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Alain Robert à l’ascension de la Tour Total, à Paris (2014).

Pourquoi un tel succès ?

Une discipline assez extrême, un fameux grain de folie, le tout enrobé d’une musique entrainante ; les vidéos « d’Urban climbing » possèdent pas mal d’ingrédients propres à faire le buzz. Cette fascination provient aussi des réactions qu’on éprouve en les visionnant, entre excitation pure, noeud à l’estomac voire carrément la peur. Un panel d’émotions qui surfe allégrement sur les troubles du vertige comme sur la phobie des hauteurs et fait le sel de ces vidéos.

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« Shanghai Tower », l’une des plus célèbres vidéos du genre par le duo « On The Roof » (Sur le toit). Gare aux estomacs fragiles !

« Se mettre en danger pour mieux exister »

Aussi effrayante que fascinante, la grimpe urbaine ne doit pas faire oublier son aspect dangereux, voire « trompe-la-mort ». Une tendance apparue il y a quelques années sur le net et « qui s’appuie sur le concept, déjà ancien du ‘T’es pas cap’, déclarait à L’Express Grégory Michel, professeur de psychologie clinique à l’Université Victor Segalen de Bordeaux 2. Autrefois confiné à leur propre contexte, ces jeux de l’extrême ont connu une résonance nouvelle avec l’apparition du web et des réseaux sociaux. Avec la diffusion des vidéos de leurs exploits sur Internet, ils veulent prouver ce dont ils sont capables à leur bande, à leur quartier, voire au monde entier. Ces jeux de défi prennent aujourd’hui une dimension internationale qui n’existait pas hier », admet M. Michel.

Guillaume Alvarez

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