© BELGA

Changement climatique: des risques de plus en plus élevés pour l’Europe

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

L’Agence européenne pour l’environnement publie son rapport sur le climat. Le bilan concernant le changement climatique en Europe n’est pas encourageant.

L’Agence européenne pour l’environnement sort aujourd’hui son rapport sur le climat. De Morgen, qui a pu consulter le document, fait le point sur ses conclusions. Selon l’Agence, les bouleversements qu’on peut redouter au niveau climatique sont déjà en train de se produire. Le changement climatique est progressif, autrement dit, discret. Il se produit sous nos yeux sans qu’on le remarque ou presque, mais ses conséquences à moyen et long terme n’en sont pas moins graves.

De Morgen retient une statistique marquante issue du rapport : depuis les années 80, les pertes économiques dues au réchauffement climatique sont estimées à 400 milliards d’euros. Cette estimation ne prend en compte que le coût des dégâts des phénomènes météos (inondations, tempêtes,…), mais pas les conséquences indirectes, comme les pertes dues aux récoltes difficiles par exemple. Le coût humain et social est également considérable et devrait encore augmenter, surtout en Europe méridionale, selon l’Agence européenne pour l’environnement. Le risque sanitaire doit aussi être envisagé, avec notamment les moustiques et les maladies qu’ils transmettent.

La Belgique encore plus humide

Les standards de précipitations changent, ce qui a pour conséquence de rendre les régions européennes humides, comme la Belgique encore plus humides, et les régions sèches encore plus sèches. De plus, les risques d’évènements plus extrêmes (tempêtes, inondations, vagues de chaleur, sécheresses, feux de forêts,…) seront plus grands à l’avenir. Ces dernières années, les phénomènes météorologiques de ce type ont déjà augmenté en Europe.

Notre continent n’est donc pas épargné, et certaines régions y sont plus exposées que d’autres. Le rapport estime que le Sud et le Sud-Est de l’Europe sont des endroits sensibles. Certains pays sont déjà confrontés à des vagues de chaleur et à la diminution du niveau des cours d’eau. Les zones humides et côtières – Belgique, Nord de la France, Pays-Bas – sont aussi pointées par le rapport comme des points à surveiller. Ici, c’est le risque d’inondations et de tempêtes qui prime.

« Nous avons de plus en plus de données qui confirment que la hausse du niveau de la mer s’accélère« , assure Hans-Martin Fuller, un des auteurs du rapport, au Guardian. «  Il y a aussi de nouvelles preuves que les fortes précipitations augmentent en Europe. C’est ce qui cause les inondations. Les projections sont en train de se réaliser« .

Tenter de freiner un changement inévitable

Pour Hans Bruyninckx, directeur belge de l’Agence européenne pour l’environnement, il n’y a absolument aucune chance de limiter le réchauffement global à 2°C, point principal de la COP21, sans l’appui des Etats-Unis, dont le nouveau président Donald Trump est un fervent climatosceptique. « Les preuves empiriques sont la base du débat sur le climat. Il y a toujours des gens qui pensent que la Terre est plate ou qu’elle a été créée en sept jours, mais si vous n’acceptez pas la logique du raisonnement empirique, la discussion devient difficile « , explique Bruyninckx.

La lutte contre le réchauffement climatique ne fait que commencer. Les accords mondiaux sur le climat auront surtout une influence sur l’ampleur du changement climatique et ses impacts, mais le phénomène parait inévitable.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire