Dans le centre de Bruxelles, l’annonce du Roi ne semble ébranler personne

(Belga) Entre les jeunes filles scotchées aux vitrines de la rue Neuve et les groupes de touristes photographiant avec excitation les pavés rebondis de la Grand-Place, l’annonce de l’abdication du Roi semblait passer relativement inaperçue mercredi. En réponse aux questions, l’expression la plus entendue aura été « ni chaud, ni froid… ».

Dans un de ces cafés comme il en existe des dizaines autour de la Gare Centrale, la patronne déambule nonchalamment, une Duvel à la main. Beaucoup d’autres bars du centre-ville ont préféré laisser Wimbledon ou le Tour de France occuper les écrans. Elle, a zappé sans hésitation pour voir en direct le discours du Roi. Quelques habitués se sont placés stratégiquement devant les deux écrans. Vers 18h05, au moment où résonnent les mots fatigués « en faveur du prince héritier mon fils, Philippe », un « Oufti » bien senti mais résigné s’élève d’une des tables. Quelques grommelements et une bise au patron plus tard, le client est déjà reparti. Dehors, d’ailleurs, il n’y a qu’un seul détail qui dénote: les journalistes. Devant la gare, des pieds de caméra et quelques camionnettes préviennent déjà le passant. Un micro-trottoir se prépare… Parmi les passants, beaucoup ne semblent pas être ébranlés par la nouvelle. « Mon père m’a prévenue par sms, mais franchement, ça ne me fait ni chaud ni froid », admet une jeune Bruxelloise de 19 ans, visiblement plus intéressée par les soldes. Un peu plus loin, Bram, 24 ans, répond calmement qu' »on verra bien. » « C’est une nouvelle expérience, Philippe sur le trône. Je pense que le changement est toujours positif. Mais je ne m’en fais pas trop… Le Roi n’a de toute manière que très peu de pouvoirs. » Un employé de la Banque de la Poste explique en avoir parlé avec ses collègues, aussi bien francophones que flamands. « Et tout le groupe dit la même chose. Ce changement n’a aucune importance. Le Roi nous coûte cher et il ne sert à rien. Philippe ne convient pas pour ce rôle, mais peu importe. » La plupart des Belges rencontrés disent ne pas avoir été surpris par la nouvelle. Et la phrase « en fait, ça ne me fait ni chaud, ni froid » est sur quasi toutes les lèvres. Un jeune serveur anglophone, pas du tout étonné par les réactions plutôt molles, résume sa théorie en rigolant. « Vous, les Belges, êtes vraiment terribles! Vous n’êtes pas du tout nationalistes, vous ne connaissez même pas votre hymne national et vous ne vous intéressez pas à la famille royale, pas de la même manière que nous le faisons en Angleterre en tout cas. Dommage. » (Belga)

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