Commission Wallonie-Bruxelles: les syndicats exposent leurs réticences

(Belga) Les organisations syndicales exposaient mardi après-midi à huis clos devant la commission interparlementaire Wallonie-Bruxelles leurs points de vue très critiques sur les transferts de compétences dans le cadre de la 6e réforme de l’Etat.

« Je ne vois toujours pas la plus-value » d’une défédéralisation des allocations familiales, a souligné Thierry Bodson, secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB. « Le système actuel fonctionne bien, on va multiplier par trois les coûts de fonctionnement ». Le syndicaliste, pour régionaliste qu’il soit, s’oppose à une régionalisation de pans de la sécurité sociale, synonyme de diminution de la solidarité et de la performance du système. En soins de santé, quel impact aura la réforme sur les conditions de travail, si les normes peuvent varier d’une région à l’autre, s’interroge Thierry Bodson. « A terme, on peut craindre qu’il soit difficile de préserver le même cadre de travail ». Ces craintes sont partagées par Yves Hellendorff, secrétaire national du non-marchand à la CNE (chrétien). « Tout cela n’a aucun sens », tranche-t-il. Mais le syndicaliste se veut aussi positif. « A partir du moment où ça s’impose à nous, identifions les dérives du système actuel et les opportunités à mettre en oeuvre, notamment pour retrouver des cohérences dans le non-marchand, éviter la marchandisation ». Critiques, les représentants syndicaux le sont aussi à l’égard de la commission elle-même. Celle-ci, composée de parlementaires wallons et bruxellois des quatre partis francophones (PS-MR-cdH-Ecolo) qui soutiennent la 6e réforme de l’Etat, est appelée à remettre début mars un rapport aux présidents de ces partis, qui trancheront les éléments sensibles. Thierry Bodson s’interroge dès lors sur le lien entre les réunions de cette commission et d’autres réunions, qui se déroulent par ailleurs entre les responsables des partis. Les questions « organisationnelles » débattues dans la commission (quel réceptable pour quelle compétence, quel lien entre Wallonie et Bruxelles) ne lui paraissent pas sans importance, mais il préférerait connaître plus précisément « les orientations politiques ». La commission a le mérite de permettre au politique de prendre le pouls de l’ampleur des enjeux, a pour sa part relativisé Yves Hellendorff. Le rythme hebdomadaire de la commission devrait être interrompu la semaine prochaine, pour des raisons d’agenda. La prochaine réunion aurait lieu le 4 février, avec les représentants du patronat. (MICHEL KRAKOWSKI)

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