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Vande Lanotte plaide pour une union belge à quatre entités

L’ancien conciliateur royal Johan Vande Lanotte s’est prononcé jeudi pour une union belge constituée de quatre entités comme finalité de la réforme de l’Etat.

Selon l’ancien ministre, c’est précisément l’absence de finalité précise aux réformes qui fait que celles-ci n’aboutissent pas. Il l’a indiqué jeudi lors d’une conférence à l’université de Gand.

A ses yeux, pareille Belgique respecterait à la fois les principes de territorialité et de solidarité.

Constatant l’échec des négociations à sept, M. Vande Lanotte estime que la finalité de la réforme de l’Etat devrait être une Belgique comptant quatre entités, à savoir la Flandre, la Wallonie, Bruxelles et les cantons germanophones.

Cette union « respecte aussi bien la territorialité au niveau des entités que la solidarité au niveau de l’union ».

Elle connaîtrait, à côté d’un partage clair des tâches, « une responsabilité financière séparée et (…) des règles claires sur les relations entre l’union et les entités », suggère-t-il.

Concrètement, Johan Vande Lanotte confierait à l’union des tâches telles que la défense, la politique étrangère, la coopération au développement, l’asile, l’immigration, et le financement de la sécurité sociale.

Outre les compétences dont elles disposent déjà, les entités fédérées seraient, selon ses vues, également en charge de la justice, de la gestion des dépenses de sécurité sociale, ainsi que l’ensemble des compétences économiques, et de politique de l’emploi, sans écarter toutefois des compétences asymétriques pour l’entité germanophone.

Crise : la « Belgique à quatre » déjà évoquée par Reynders dans son rapport mercredi

Selon l’informateur royal, plusieurs formations politiques ont évoqué la possibilité d’une Belgique à quatre. Dans les conclusions du rapport que Didier Reynders a transmis au roi après deux semaines de mission d’information sur la possibilité d’arriver à un accord institutionnel, il évoque en effet cette piste.

« Plusieur formations piolitiques ont même évoqué la possibilité de se diriger vers un modèle belge à quatre impliquant des entités fédérées flamande, bruxelloise, wallonne et germanophone », peut-on lire dans ces conclusions.

Cette phrase se trouve dans le passage concernant « la répartition des compétences ». Elle enchaîne sur l’affirmation par Didier Reynders que, pour pouvoir avancer dans les transferts de compétences, il est notamment essentiel de privilégier les transferts de compétences vers les entités régionales, afin d’éviter les écueils résultant de l’exercice de certaines compétences nouvelles par les Communautés, notamment à Bruxelles, où se poserait le problème des sous-nationalités.

Liesbeth Homans (N-VA) surprise du moment choisi par Johan Vande Lanotte

Liesbeth Homans, chef du groupe N-VA au Sénat, s’est dite surprise de la présentation par Johan Vande Lanotte de sa proposition d’union à quatre entités maintenant, et non lorsqu’il était conciliateur royal. Pour elle, il n’est pas approprié de se prononcer sur le fond de la proposition au moment où Didier Reynders est en charge de la relance de négociations communautaires.

De son côté, le président du CD&V n’a pas souhaité faire de commentaire pour le moment. Interrogé dans les couloirs du Sénat, il a affirmé qu’il entendait examiner la proposition de l’ex-conciliateur.

Jurgen Ceder, chef du groupe Vlaams Belang, a enfin décrit la « trop folle » proposition du chef de file socialiste flamand comme une tentative désespérée d’un parti qui, après des mois de présence, menace de tomber du bateau lors des négociations communautaires.


Le Vif.be, avec Belga

Reynders rencontre De Wever aujourd’hui jeudi et Beke vendredi

L’informateur rpyal, dont la mission a été prolongée mercredi jusqu’au 1er mars, reçoit jeudi au cabinet des Finances le président de la N-VA, Bart De Wever. Il recevra demain vendredi, à 14 h, le président du CD&V, Wouter Beke.

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