Jean-Louis Denis, dit "Le Soumis", dans les rues de Molenbeek-Saint-Jean, en juin 2012. © Belga

Un prédicateur islamique jugé pour le recrutement de jihadistes.

Le Vif

Le procès d’un prédicateur islamique s’est ouvert lundi à Bruxelles, où celui qui se fait appeler « Jean-Louis le Soumis » et 13 coprévenus doivent répondre du recrutement et de l’envoi de jeunes musulmans dans les rangs des combattants jihadistes en Syrie.

Lié au groupuscule islamiste Sharia4Belgium, surveillé par la police depuis 2009, Jean-Louis Denis, 41 ans, avait fondé le « Resto du Tawhid » (le dogme de « l’Unicité de Dieu ») et distribuait de la nourriture aux nécessiteux aux abords de la gare du Nord à Bruxelles.

Il avait été interpellé en décembre 2013, huit mois après le départ pour la Syrie de deux lycéens bruxellois de 16 ans.

« Les parents de ces deux adolescents avaient été placés sous écoute et dans leurs conversations ils vous mettent clairement en cause, M. Denis », a déclaré, cité par l’agence Belga, le président du tribunal correctionnel de Bruxelles Pierre Hendrickx lors de la première audience d’un procès qui doit durer trois semaines.

Selon l’enquête menée par le parquet fédéral, les deux jeunes fréquentaient le Resto du Tawhid et Jean-Louis Denis ne se contentait pas de distribuer de la nourriture, mais il jouait également « un rôle prépondérant » dans le « recrutement d’un grand nombre de jeunes, dont plusieurs mineurs, qu’il encourageait à partir pour gagner la Syrie afin d’y mener le jihad armé ».

« Je n’ai pas à les motiver, c’est Allah qui les a choisis », avait répondu en 2013 à la télévision publique RTBF ce Belge converti à l’islam. Il avait fait l’objet de plusieurs reportages dans lesquels on le voyait prêcher à la sortie des mosquées, expliquant notamment que la démocratie et l’islam n’étaient pas compatibles.

En ouverture du procès, Jean-Louis Denis a expliqué qu’il refuserait de répondre sur le fond aux accusations, en affirmant qu’il se considérait comme un « prisonnier politique » et qu' »Allah est le seul législateur », selon la télévision privée RTL-TVI.

« Jean-Louis avait une emprise sur mon fils. Il a joué sur la naïveté de mon fils et surtout sur son ignorance religieuse pour lui faire croire tout et n’importe quoi », a expliqué à RTL une des parties civiles, Saliha Ben Ali, dont le fils, Sabri, est mort en Syrie. « Et surtout que si on est un bon musulman, il faut se rendre (en Syrie) et mourir en tant que martyr », a-t-il ajouté.

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