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Theo Francken: « Bart De Wever n’est pas un dictateur »

Le Vif

Theo Francken a dit sur Radio 1 que la décision d’exclure Hendrik Vuye et Veerle Wouters de leurs mandats a été prise par consensus. Et que la bagarre entre la N-VA et le mouvement flamand le blesse au plus haut point.

« Ce n’est pas quelque chose que Bart De Wever a imposé comme un dictateur » a dit Theo Francken dans l’émission De Ochtend. Francken n’a, en réalité, que peu de compréhension pour l’interview qu’ont donnée Vuye et Wouters dans le journal De Morgen de ce week-end. Dans cette interview, ils avouent de concert qu’ils quitteraient la N-VA en 2019 si le parti ne s’attelait pas à une nouvelle réforme de l’état.

« Pas plus tard que la semaine dernière, Bart De Wever a encore appelé à une plus grande unité. Nous avions clairement convenu que ce genre de chose n’était plus envisageable. Il est donc logique qu’une sanction tombe. »

Hier, la déception grondait pourtant au sein du Mouvement flamand, car plus que sur le fond, on ne comprenait pas pourquoi la N-VA traite ses spécialistes du communautaire de cette manière.

« Ce n’est pas Vuye et Wouters qui sont dans la faute. C’est Bart De Wever » dit encore le politologue Bart Maddens. Francken avoue tout de même que cette situation ne le laisse pas indifférent. « J’espère que les choses se tasseront avec le mouvement flamand et que l’on va consacrer assez de temps à cela. Le sujet n’est pas ici le communautaire ou le fait que nous ne sommes pas flamingants ». Le secrétaire d’État espère qu’ils pourront à nouveau collaborer sereinement et se réunir autour d’une table.

Ce week-end, il y avait déjà eu un débat houleux entre le président du Vlaams Volksbeweging, Bart De valck, et le chef du groupe N-VA de la Chambre Peter de Roover. Ce débat s’est même poursuivi hors antenne précise De Morgen. « Lorsque les deux hommes sont sortis du studio, il y a eu une nouvelle confrontation dans le foyer de la VRT. Ils se sont mis à crier. Selon certains témoins de la scène, les coups n’étaient plus loin de voler. La députée Zuhal Demir, qui était par hasard présente au même endroit, s’est décidée à intervenir et a séparé les deux hommes.

Nous devons, en tant que nationalistes flamands, jouer dans la même cour dit encore Francken. « Le mouvement a son rôle, notre parti a aussi son rôle. Mais commencer à dénigrer de cette façon me fait extrêmement mal. »

« De Wever est en train de vivre son moment Egmont »

Hier soir, Rik Van Cauwelaert, commentateur politique à De Tijd, a rajouté sur les ondes de la VRT qu' »on sentait déjà venir la crise ce week-end. Mais en réalité, c’est Bart De Wever lui-même qui le premier a été dans l’erreur. Il a largement sous-estimé l’impact de sa sortie d’il y a une semaine sur le Mouvement flamand. Il les a rendus furieux lorsqu’il a laissé entendre, dans l’Écho, qu’une nouvelle réforme de l’État n’est pas une priorité pour 2019 et qu’il serait satisfait de poursuivre pour une législature supplémentaire avec la majorité actuelle. En faisant croire que le parti n’a peut-être plus besoin de sa base arrière, il risque bien de se tirer une balle dans le pied. Bart De Wever est peut-être en train de vivre son pacte d’Egmont (qui, rappelons-le, sera le début de la fin pour le parti flamingant Volksunie, NDLR)

Le pacte d’Egmont

Le pacte d’Egmont est une réforme non appliquée de l’année 1977 qui portait sur la fédéralisation et les problèmes linguistiques de la Belgique. Il va entraîner le gouvernement Tindemans dans sa chute, provoquer la scission du Parti socialiste belge et réorganiser en profondeur les partis nationalistes flamands.

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