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Surpopulation carcérale: amélioration en Europe, la Belgique à la traîne

La surpopulation carcérale diminue lentement depuis 2011 en Europe, selon les statistiques 2014 récoltées et traitées par l’Institut de Criminologie et de droit criminel de Lausanne (Suisse) pour le compte du conseil de l’Europe.

Ainsi, si les prisons européennes comptaient 99 détenus pour 100 places en 2011, elles n’en détenaient plus que 96 en 2013 et 94 en 2014, année où un total de 1.600.324 personnes étaient emprisonnées. La Belgique, elle, reste largement au-dessus de ces chiffres, avec 134 détenus pour 100 places en 2013 et 129 l’année suivante.

Ces résultats classent la Belgique à la 2e place des pays affichant la surpopulation carcérale la plus importante, derrière la Hongrie. La Macédoine, la Grèce et l’Albanie complètent le top 5 des mauvais élèves européens. Notre pays enregistre également un taux de suicides de détenus particulièrement marquant. En 2013, 11 suicides pour 10.000 prisonniers y ont été recensés, la moyenne européenne étant de 7,6.

On notera par ailleurs que 21,7% de la population carcérale totale est constituée de ressortissants étrangers, 34,6% d’entre eux venant d’un pays de l’Union européenne. Ce pourcentage augmente dans les pays d’Europe du sud et occidentale, la Belgique atteignant pour sa part un taux de 41%, selon les statistiques du conseil de l’Europe publiées mardi.

Ces dernières montrent en outre un léger recul des peines très courtes, les emprisonnements de moins d’un an étant passés de 17% du total en 2012 à 16% en 2013. Parallèlement, les sentences de plus de 10 ans sont passées de 11,2 à 14,3%.

Les affaires liées à la drogue restent la première cause d’emprisonnement (16,5%), devant les vols (14%), les vols avec violence (13,1%) et les homicides (12,3%).

Enfin, le coût moyen d’un détenu était de 99 euros par jour en 2013, un montant supérieur à celui dépensé en 2012 (97 euros). En 2013, les 45 prisons ayant fourni des données pour ce poste ont dépensé un total de 27 milliards d’euros.

« La surpopulation carcérale constitue un obstacle majeur à la réhabilitation des détenus et donc à la protection de la société contre le crime. Elle peut aussi contrevenir aux droits de l’homme. Je salue les progrès accomplis pour que cette surpopulation recule mais les Etats doivent faire davantage pour qu’elle disparaisse, y compris en appliquant des peines alternatives à la prison », a commenté Thorbjørn Jagland, le secrétaire général du conseil de l’Europe.

Les statistiques ont été récoltées et traitées par l’Institut de Criminologie et de droit criminel de Lausanne (Suisse) pour le compte du conseil de l’Europe.

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