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Sprimont : les agissements punissables de Rescue & Security Guard

Milice privée ? Le mot a été repris en boucle après les échauffourées de dimanche à l’entreprise Meister Benelux de Sprimont. Mais s’agit-il vraiment d’une milice privée ? Le point n’est pas tranché.

La trentaine de « gros bras » allemands qui sont intervenus sur le site de l’usine Meister Benelux, le 26 février dernier, appartiennent à une société de gardiennage allemande basée à Zülpich, près d’Euskirchen (Rhénanie-du- Nord-Westphalie). Cette société est agréée en Allemagne. Elle ne l’est pas en Belgique. Elle devra donc rendre des comptes pour la brutalité des agissements de ses employés en Belgique.

Ceux-ci ont molesté le personnel de Meister, leur ont pris leurs GSM, ont saccagé le local syndical, démonté une machine, etc. Leur but était de ramener en Allemagne les pièces indispensables à l’alimentation d’une chaîne de production automobile VW. Ce matériel était bloqué depuis le 20 février par le personnel de Steimer. Celui-ci voulait, de cette façon, obliger la direction allemande du groupe Poppe-Pothos, installée à Werther (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), à les rencontrer. Motif: leurs craintes pour l’emploi.

Plutôt qu’agir par voie judiciaire (le référé) pour récupérer son matériel, la société allemande a choisi la manière forte. Elle a donné des instructions au délégué commercial de Steimer, le Français Patrick T., pour qu’il recrute des hommes de Rescue & Security Guard. Ces agissements ne resteront pas sans suite. Un dossier judiciaire a été ouvert. Des commissions rogatoires internationales pourraient être menées en Allemagne pour obtenir l’identité des employés de la société de gardiennage, dont la justice a les coordonnées administratives, et identifier les responsables de brutalités à l’encontre de membres du personnel de Meister. Les photos, les caméras de vidéosurveillance vont être exploitées.

L’identité des gros bras allemands n’a pas été relevée par les policiers. Le ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt (PS), a annoncé qu’il déposerait plainte auprès du comité permanent de contrôle des services de police (comité P).

Marie-Cécile Royen

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