André Gilles. © Belga

Scandale Publifin : le président André Gilles avance ses pistes de réforme

Outre la démission ou la révocation de ses administrateurs devenues inévitables, l’intercommunale Publifin réduira de près de deux tiers le nombre de ces administrateurs, qui ne seront plus que dix à l’avenir, a annoncé mardi son président André Gilles (PS) dans un communiqué.

Organe de gestion plus restreint que le CA, le bureau exécutif sera supprimé. Le conseil d’administration (CA) de Nethys s’ouvrira à des administrateurs indépendants, et un « benchmark » des rémunérations sera commandé.

Cible de nombreuses critiques, André Gilles continue de préparer sa sortie en proposant de réformer drastiquement l’intercommunale liégeoise, poussé par les répercussions du scandale Publifin dans la population et la réaction des partis politiques.

Le Conseil provincial liégeois s’était résolu la semaine dernière à avancer vers la démission ou la révocation des administrateurs actuels – du moins ceux qui n’ont pas déjà démissionné ou été démis par leurs partis -, accusés d’avoir mis en place ou toléré le système des comités de secteur, des organes purement consultatifs dans lesquels des mandataires locaux étaient grassement rémunérés sans obligation de prester.

Ce jeudi midi, le bureau exécutif de Publifin se réunira pour convoquer un CA le 9 février à 17h30, afin qu’il établisse l’ordre du jour de l’Assemblée générale extraordinaire à tenir dans la deuxième quinzaine du mois de mars pour entériner les démissions et révocations, et envisager le devenir de l’intercommunale.

A ce titre, et vu que le code wallon de la démocratie locale impose un nombre d’administrateurs compris entre 10 et 30 selon les statistiques de population, il sera proposé d’appliquer le nombre minimum de mandats d’administrateurs, soit la désignation de dix nouveaux administrateurs. Les anciens administrateurs en seront « totalement exclus », souligne M. Gilles qui confirme ainsi son départ. Six seront désignés par la Province de Liège et quatre par les communes associées.

Le CA étant restreint, le bureau exécutif lui-même, organe restreint de gestion qui est également présidé par André Gilles, sera quant à lui supprimé. Le jeton de présence pour les administrateurs sera de 150 euros, montant doublé pour le président du CA. Un nouveau Comité de nomination et de rémunération sera composé de cinq membres issus du CA, à titre gratuit comme le requiert le code de la démocratie locale.

André Gilles se dit « parfaitement conscient de l’impérieuse nécessité d’accélérer la transformation et la gouvernance » de l’intercommunale liégeoise.

Une fois établi, le nouveau CA serait chargé d’analyser toutes les pistes de devenir de l’intercommunale, qui pourrait évoluer vers un modèle « sui generis », offrant « toutes les garanties en termes de gouvernance, de transparence et de contrôle », selon M. Gilles.

Le maintien de la forme juridique de la société en tant que coopérative intercommunale sera mis en question, au regard des contraintes légales et réglementaires (publicité des décisions des organes de gestion, formalisme administratif, délai de convocation, contraintes administratives du Code de la démocratie locale, etc).

Quant à Nethys, la société opérationnelle privée de Publifin, son CA s’ouvrira aux administrateurs indépendants. Une nouvelle expertise internationale en gouvernance d’entreprise sera sollicitée, de même que Deminor, bureau spécialisé dans la défense des actionnaires minoritaires. Un « benchmark » des rémunérations des administrateurs et des membres du comité de direction sera réalisé, afin de les évaluer comparativement aux entreprises concurrentes.

Le comité de direction de Nethys se tiendra à la disposition du Parlement wallon « pour clarifier le bien fondé des activités de ce groupe », ajoute André Gilles, qui insiste sur la préservation de l’outil économique et de l’emploi dans la région.

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